Concurrence : Bruxelles ouvre une enquête sur le rachat de Kellanova par Mars

Bruxelles a ouvert mercredi 25 juin une enquête sur le rachat du groupe américain Kellanova (chips Pringles) par son compatriote Mars, spécialiste des barres chocolatées, craignant des hausses de prix pour les consommateurs dans un contexte de forte inflation alimentaire. L’opération à 31 milliards d’euros (36 milliards de dollars) avait été annoncée en août.
« En rachetant Kellanova, Mars ajoutera plusieurs marques très populaires de chips et de céréales à un portefeuille de produits déjà large et solide », a déclaré la commissaire européenne à la concurrence, Teresa Ribera. Elle dit vouloir « s’assurer que cette acquisition n’entraîne pas une nouvelle hausse du coût du panier de courses ».
La Commission, gendarme de la concurrence dans l’UE, craint que le groupe puisse accroître de façon excessive son pouvoir vis-à-vis des distributeurs. « Cette position renforcée pourrait permettre à Mars d’obtenir des prix plus élevés lors des négociations » qui seraient répercutés sur les consommateurs. Outre sa célèbre barre chocolatée, le géant agroalimentaire produit aussi les Twix et Snickers, les bonbons au chocolat M&Ms ou encore les aliments pour animaux Whiskas et Royal Canin.
L’acquisition de Kellanova lui permettrait de se diversifier dans les snacks salés. Mars réalise déjà un chiffre d’affaires annuel de plus de 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros) et emploie plus de 150 000 personnes dans le monde. Les ventes de Kellanova, qui compte quelque 23 000 employés, s’élèvent à environ 13 milliards de dollars (11,2 mds EUR). Le groupe est coté à la Bourse de New York contrairement à Mars qui est un groupe familial.
La Commission a désormais jusqu’au 31 octobre pour prendre une décision. L’ouverture de l’enquête ne préjuge pas de cette décision. Elle peut autoriser ou interdire l’opération, ou encore l’approuver sous conditions, en réclamant par exemple la cession de certaines activités.
Les deux entreprises détiennent « une position de marché forte sur plusieurs segments de produits dans de nombreux États membres », en partie grâce à « des marques considérées comme incontournables » pour les consommateurs, souligne la Commission. Plusieurs distributeurs ont exprimé leur « inquiétude » au sujet de ce rachat, précise-t-elle.
La Croıx