Congés payés : bientôt deux jours supplémentaires pour les salariés ? L'idée va être étudiée

C'est une proposition (très) ambitieuse : rajouter, dans le Code du travail, deux jours de congés. Alors que l'heure est plutôt à l'augmentation du temps de travail (retardement de la retraite, durcissement des arrêts maladie, tour de vis sur le chômage), l'idée détone et semble à rebours du discours actuel. Elle pourrait pourtant "mettre fin à une injustice".
En France, la loi prévoit, pour tout salarié à temps plein, un minimum de 25 jours de congés payés par an, soit cinq semaines. Des congés supplémentaires existent pour des situations exceptionnelles, telles que la maternité, la paternité ou encore d'autres évènements familiaux et personnels (déménagement, mariage, décès…). A cet ensemble de dispositifs pourrait venir se greffer une nouveauté, celle de deux jours de "CP" supplémentaires pour… catastrophe naturelle.

Chaque année, 6000 communes sont reconnues en état de catastrophe naturelle. Pour les foyers touchés -quand il s'agit d'inondations surtout-, c'est souvent la perte de son domicile, le nettoyage permanent, les démarches administratives, les nuits courtes et, tout cela, en travaillant. Ou alors, en posant des congés non rémunérés et soumis à l'accord de l'employeur. Pour éviter la perte de salaire, beaucoup doivent donc prendre sur leur solde de congés et RTT.
Une situation qui pourrait bientôt prendre fin puisqu'une proposition de loi a été déposée au Sénat pour ajouter des jours de congés payés. Le sénateur Rémi Cardon (PS) propose que la durée maximale soit de deux jours.
"Les salariés victimes perdent des congés ou des RTT parce qu'ils subissent cette catastrophe naturelle. L'idée, c'est de leur apporter une sécurité", a justifié l'élu auprès de France 3 Hauts-de-France. Pour justifier sa proposition, il rappelle le chiffre de 18 millions de Français résident dans des zones susceptibles d'être inondées, évalué par le ministère de la Transition écologique.
Son texte doit d'abord être examiné en commission au Sénat. Compte-tenu de l'équilibre politique (le Sénat est à droite), il semble tout de même peu probable que son idée soit validée par la Chambre haute et arrive à l'Assemblée nationale. En Espagne, un congé similaire de quatre jours a été introduit dans la loi après les inondations meurtrières qui ont touché Valence et sa région à l'automne dernier.
L'Internaute