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Contrefaçons, fraudes… Les plaintes contre la marque de fast fashion Shein s’accumulent

Contrefaçons, fraudes… Les plaintes contre la marque de fast fashion Shein s’accumulent

Devenue un incontournable sur le marché de la mode à bas prix, l’enseigne Shein est aussi dans le viseur des autorités judiciaires. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a requis, vendredi 11 juillet, une amende de 150 millions d’euros contre le géant chinois de la fast fashion (« mode rapide »).

Le rapporteur de l’autorité de contrôle reproche à la marque « plusieurs manquements à ses obligations prévues par la loi » concernant les cookies, ces fichiers informatiques utilisés pour tracer la navigation des internautes et leur proposer des publicités ciblées. La marque est notamment accusée de transgression concernant le « consentement des utilisateurs » et le respect de ce consentement.

Mais ce n’est là qu’un volet d’un dossier judiciaire déjà bien fourni. Avec un rythme de près de 7 000 nouveaux modèles par jour, il n’est pas rare de retrouver parmi ce nombre impressionnant d’articles des vêtements similaires aux créations d’autres marques.

En février 2025, Lacoste a ainsi assigné la marque chinoise devant la justice française pour contrefaçon et concurrence déloyale. Deux ans plus tôt, c’était H&M qui attaquait Shein pour « violation de la propriété industrielle », après avoir repéré plusieurs modèles étrangement similaires à ceux proposés dans ses boutiques.

Un acte lourdement puni en France. Le code de la propriété intellectuelle indique que « toute personne, en vue de vendre, fournir, offrir à la vente ou louer des marchandises présentées sous une marque contrefaite » est punie jusqu’à quatre ans d’emprisonnement et de 400 000 € d’amende.

Le géant chinois est aussi souvent pointé du doigt pour ses manquements écologiques. La marque expédierait près de 5 000 tonnes de marchandises par jour, principalement transportées par avion. En réponse à cet afflux d’articles bon marché et qui ne respectent pas certaines normes, le Sénat a voté en juin une loi contraignante pour les marques de fast fashion. Les enseignes doivent désormais informer les consommateurs de l’impact environnemental de leurs vêtements. « On peut faire le parallèle avec le Nutriscore. Chaque produit va recevoir une note qui correspondra à une pénalité que l’entreprise devra payer », expliquait Anne-Cécile Violland, députée Horizons à l’origine de la proposition de loi.

Par ailleurs, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a infligé à Shein une amende de plus d’un million d’euros à cause de diverses transgressions. Après une enquête menée en 2023 sur leur site Internet, l’administration avait remarqué l’absence d’informations au sujet des microfibres en plastique présentes dans plusieurs produits.

Depuis le 1er janvier 2023 pourtant, les marques de textile doivent inscrire la mention « rejette des microfibres plastiques dans l’environnement lors du lavage » lorsque la proportion de fibres synthétiques dans le produit dépasse 50 %.

Plus récemment, en juillet dernier, c’est une amende record en France de 40 millions d’euros que s’est vu infliger Shein. Après une enquête de la DGCCRF, le géant du textile a été accusé de pratiquer de fausses promotions, en gonflant ses prix pour afficher des réductions trompeuses.

Une manipulation des prix barrés qui concernait plus de la moitié des annonces vérifiées. L’enquête détaille aussi que 19 % d’entre elles proposaient une baisse moins importante qu’annoncée et que 11 % étaient en fait des augmentations de prix. La DGCCRF dénonce des « pratiques de profusion de prix barrés et de promotions permanentes (qui) donnent au consommateur l’impression de réaliser de très bonnes affaires ».

L’enquête a aussi mis en lumière un nouveau manquement sur le plan environnemental. Shein se présentait notamment comme une entreprise responsable sur son site sans être en mesure de le justifier. Des messages annonçaient notamment que la marque limitait son impact écologique « en diminuant de 25 % ses émissions de gaz à effets de serre ».

Malgré ces nombreuses plaintes et sanctions, la popularité de Shein ne semble pas en pâtir. En 2024, près de 35 % des Français déclaraient avoir acheté au moins un article sur son site, selon une étude de l’Institut français de la mode (IFM).

La Croıx

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