Coq Sportif : l’entrepreneur franco-suisse Dan Mamane va reprendre l’équipementier

L’offre portée par l’homme d’affaires franco-suisse Dan Mamane a été retenue vendredi 4 juillet pour reprendre l’équipementier en difficulté Le Coq Sportif, aux dépens d’un consortium soutenu par Xavier Niel et Teddy Riner dont les avocats avaient dénoncé un « processus vicié ».
Le Coq Sportif, qui a équipé la délégation française lors des Jeux olympiques de Paris l’été dernier et comptait 359 salariés fin 2024 dont 310 en France, avait été placé en redressement judiciaire en novembre dernier.
Dans un jugement, le tribunal des activités économiques de Paris (ex-tribunal de commerce) indique « arrêter le plan de redressement présenté par les administrateurs judiciaires et fondé sur le projet de Dan Mamane ».
« Diverses difficultés » ont conduit l’équipementier à « des pertes cumulées sur les quatre derniers exercices atteignant un montant de l’ordre de 80 millions d’euros pour la société LCSI », la principale société opérationnelle qui détient les marques du groupe, détaille le tribunal qui fait état « d’une situation de trésorerie extrêmement précaire » et d’« une impasse de trésorerie qui se profilait dès décembre ».
L’offre retenue prévoit que Made 2 Design, la holding personnelle de Dan Mamane, notamment connu pour avoir racheté puis revendu Conforama Suisse, détiendrait un peu plus de 50 % du Coq Sportif. Dan Mamane est épaulé par plusieurs investisseurs, dont Alexandre Fauvet, ancien directeur général de la marque de vêtements de ski Fusalp.
Ce projet prévoit « le recentrage du groupe autour du produit avec une segmentation de l’offre, une refonte du réseau de distribution autour de nouveaux partenaires et la fermeture des magasins non rentables, le développement de la gamme femme ainsi que des ventes à l’international », grâce notamment à « de nouveaux apports au niveau du groupe à hauteur de 70 millions d’euros, dont 16 millions d’euros ont été versés au cours de la période d’observation ».
Au niveau social, il est prévu « une restructuration sociale qui permettrait le maintien de 201 postes en mettant en œuvre entre 89 et 94 suppressions de postes, dont 81 à 86 CDI après création de 14 nouveaux postes », selon le jugement. Est également prévue « l’inaliénabilité de la marque + Le Coq Sportif + pendant une durée de 4 ans ».
Deux offres étaient initialement en lice pour reprendre l’équipementier : Dan Mamane et un consortium rassemblant le milliardaire français Xavier Niel, le judoka Teddy Riner, la société d’investissement Neopar, le groupe américain Iconix (Lee Cooper, Umbro) ainsi que Marc-Henri Beausire, l’actuel patron d’Airesis, maison mère du Coq Sportif, et la famille Camuset, fondatrice de la marque.
Fin juin, les avocats du consortium avaient affirmé dans un courrier de cinq pages adressé au président du tribunal ainsi qu’à la procureure de la République de Paris que leur plan de reprise avait été « délibérément entravé, affaibli, puis évincé de fait du processus d’examen » et avait fait l’objet d’une « obstruction méthodique des administrateurs judiciaires ».
Le cabinet d’avocats d’affaires August Debouzy indiquait « solliciter la réouverture des débats dans le cadre de l’examen des projets de plan de redressement, en ce que le processus suivi jusqu’à ce jour a été, à de multiples égards, vicié par des manquements aux principes fondamentaux qui gouvernent la procédure collective ».
Il estimait également que « le plan présenté par le consortium (n’avait) pas été écarté en raison de ses caractéristiques économiques ou juridiques, mais parce que les administrateurs judiciaires ont, dès les premières semaines de la procédure, décidé de faire du plan supporté par Monsieur Mamane leur propre plan ».
La Croıx