Crash du Boeing Air India : les obsèques des 279 victimes débutent ce dimanche en Inde

« C’est un processus méthodique et lent, donc il doit être réalisé de manière minutieuse », avait-il expliqué la veille, précisant que la majorité des blessés au sol étaient sortis de l’hôpital et un ou deux étaient toujours en soins intensifs. Un proche d’une victime a indiqué, sous couvert d’anonymat, qu’il a été demandé aux familles de ne pas ouvrir le cercueil. Des témoins ont rapporté avoir vu certains corps carbonisés ou des restes humains éparpillés.
« Mon coeur est très lourd » à l’idée de les restituer aux familles, a témoigné Tushar Leuva, qui travaille pour une ONG aidant à la restitution des corps. « Comment réagiront-elles lorsqu’elles ouvriront la porte ? », s’est-il interrogé devant la morgue samedi soir. Seul un passager a survécu parmi les 242 personnes à bord du Boeing 787 d’Air India lorsqu’il s’est écrasé jeudi au décollage d’Ahmedabad, selon les derniers chiffres publiés samedi.
Une boîte noire retrouvéeTrente-huit habitants de la ville ont par ailleurs péri au sol quand l’appareil a explosé dans une boule de feu orange sur un quartier de la ville. Parmi les passagers se trouvait Arjun Patoliya, père de deux jeunes filles, qui était allé en Inde pour disperser les cendres de sa femme, décédée quelques semaines plus tôt. « J’espère vraiment que nous nous occuperons tous de ces filles », a déclaré Anjana Patel, maire de l’arrondissement londonien de Harrow, où vivaient des victimes.
Une femme, arrivée en retard à l’aéroport, a eu la vie sauve. « L’enregistrement était déjà fermé », a raconté Bhoomi Chauhan, 28 ans, à l’agence de presse Press Trust of India (PTI). Elle se souvient avoir pensé « si seulement nous étions partis un peu plus tôt, nous n’aurions pas manqué notre vol ».
Cette catastrophe aérienne est d’ores et déjà la plus meurtrière survenue dans le monde depuis celle du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, abattu en 2014 par un missile au-dessus de l’Ukraine alors qu’il effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur (298 victimes, dont 193 Néerlandais). Les enquêteurs ont récupéré vendredi une des deux boîtes noires de l’avion d’Air India, l’enregistreur des données de vol, et continuaient samedi à fouiller le site pour retrouver la seconde, l’enregistreur des conversations du cockpit. Cette boîte noire va apporter à l’enquête une « aide considérable », a assuré samedi le ministre de l’Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu.
« Comment j’ai pu sortir vivant de tout ça »Le vol 171 d’Air India s’est écrasé jeudi à 13 h 39, moins d’une minute après son décollage à destination de l’aéroport londonien de Gatwick, selon l’aviation civile indienne. Il avait émis un appel de détresse presque aussitôt après avoir quitté le sol, avant de percuter un quartier résidentiel d’Ahmedabad situé au-delà de l’aéroport. Selon l’aviation civile indienne, le Boeing 787 avait embarqué 230 passagers - 169 Indiens, 53 Britanniques, 7 Portugais et un Canadien - et douze membres d’équipage.
Seul un des passagers assis à l’avant de l’appareil a miraculeusement survécu au crash et a pu s’extirper de ses débris, blessé. « Je n’arrive toujours pas à croire comment j’ai pu sortir vivant de tout ça », a raconté à la télévision indienne Vishwash Kumar Ramesh, un Britannique d’origine indienne de 40 ans. Selon une source proche du dossier, ce crash est le premier d’un Boeing B-787 Dreamliner, un long-courrier entré en service en 2011. Les bureaux d’enquête britannique et américain ont annoncé dépêcher des équipes pour aider leurs homologues indiens en charge des investigations.
SudOuest