Égalité salariale: le canton lance une phase pilote de contrôles


Les femmes touchent moins de revenus que les hommes en Suisse.
Faire confiance, c'est bien. Vérifier, c'est mieux. Surtout quand on parle d'égalité salariale entre hommes et femmes. C'est du moins le choix que fait le canton du Valais cette année en se plongeant dans les fiches de salaires de cinq entreprises actives sur son sol et qui ont obtenu un marché public cantonal en 2024. Pour rappel, les femmes gagnent en moyenne 16,2% de moins que les hommes en Suisse et cet écart ne s’explique que partiellement.
Cette vérification externe vise à s’assurer que les employeurs respectent l’égalité salariale, conformément à la Constitution et à la loi fédérale sur l’égalité (LEg). Actuellement, les candidats aux marchés publics doivent fournir une déclaration sur l’honneur et seuls ceux de plus de 100 salariés doivent en plus joindre une preuve. Or, le Valais veut aller plus loin: ce contrôle supplémentaire pourra conduire à des mesures correctives si des écarts injustifiés sont constatés.
En cas de succès, le projet pilote valaisan pourrait être étendu dès 2026 aux entreprises subventionnées. Dans le canton de Vaud, on procédait à des contrôles similaires, par tirage au sort, jusqu'à l'an dernier. Depuis cette année, les entreprises contrôlées sont «choisies» dans un panel jugé plus «à risques». Comprenez, celui où les femmes sont déjà peu nombreuses et donc plus susceptibles d'être lésées au niveau du salaire. Un bilan sera tira ultérieurement.
Au niveau fédéral, la loi force depuis 2020 les entreprises de plus de 100 employés à faire analyser l'égalité des salaires hommes-femmes dans leurs rangs. Mais de son propre aveu, la Confédération peine à faire appliquer cette norme, qui ne prévoit aucune sanction en cas d'irrégularité. Un réajustement pourrait donc intervenir en 2027.
20 Minutes