«Elle doit être écartée» : Macron veut la suppression de la directive sur le devoir de vigilance des entreprises
«Il faut aller vite et fort si nous voulons revenir dans la course», a martelé lundi le président de la République, qui a insisté sur l’urgence de la simplification devant les invités du sommet Choose France.
C’est un feu vert lancé au monde des affaires. Le président Emmanuel Macron a souhaité lundi la suppression pure et simple de la directive européenne sur le devoir de vigilance, ou CS3D, qui oblige les grandes entreprises à surveiller et limiter les atteintes aux droits humains et à l’environnement, non seulement chez elles, mais aussi chez leurs fournisseurs.
«La CS3D (directive sur le devoir de vigilance, NDLR) et quelques autres régulations ne doivent pas être simplement repoussées d’un an mais écartées», a-t-il déclaré lors d’un discours devant les participants du sommet Choose France. «Nous sommes tout à fait d’accord avec le chancelier Merz et d’autres collègues pour aller bien plus vite» en matière de simplification, a martelé président de la République, allant dans le sens de ce que le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, avait déclaré il y a une dizaine de jours.
Emmanuel Macron a observé que l’Europe avait accru «de nombreuses contraintes et régulations dans de nombreux secteurs, tout en ouvrant ses marchés à des entreprises», notamment chinoises, «pratiquant des standards moins élevés», tandis qu’au même moment les entreprises européennes subissaient «la politique agressive» mise en place par l’Inflation Reduction Act (IRA) de Joe Biden. La Commission européenne a «commencé à réagir (en repoussant la directive de 2027 à 2028, NDLR) mais à présent tout repose sur la vitesse et sur l’échelle de notre réaction», a lancé Emmanuel Macron. «Il faut aller vite et fort si nous voulons revenir dans la course», a-t-il assuré.
Lui aussi au nom de la lutte contre la bureaucratie, M. Merz a appelé le 9 mai l’UE à supprimer cette directive qui impose aux entreprises des règles en matière de respect de l’environnement et des droits humains dans toute leur chaîne de production. M. Merz avait considéré que le simple report de la directive n’était «pas une solution durable. En fin de compte, la solution doit être de la supprimer», avait-il assuré. Les deux dirigeants donnent ainsi raison aux patronats des deux pays, qui réclamaient cette suppression plutôt qu’un simple report. Les ONG dénoncent à l’inverse le détricotage de mesures environnementales adoptées pendant le précédent mandat de la Commission.
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