En Eure-et-Loir, un industriel et un inventeur doubles médaillés de la lutte contre les inondations

Pour le Concours Lépine, ça coule de source. Et pas une fois mais deux car l’inventeur du Paréau, en Eure-et-Loir, Daniel Ventillard, a glané deux prix à sept ans d’écart lors de ce prestigieux rendez-vous. Et ce pour le même dispositif de lutte contre les inondations que l’inventeur a fait évoluer entre 2018, obtention de sa médaille d’or, et 2025 avec une médaille d’argent. Un fait rare dans l’histoire du Lépine.

« Ce sont des images télévisées d’inondations répétées qui m’ont mis sur la piste de l’invention du Paréau, explique Daniel Ventillard. Le déclencheur a été cette désolation des victimes face à ce phénomène. Les images faisaient et continuent de faire apparaître des lacunes dans les moyens de lutte. »

Le premier Paréau est né. Il germe tout d’abord dans l’imagination de l’inventeur. Puis un industriel se greffe au projet. Il s’agit de Philippe Sandrin, le patron des Tôleries industrielles de Brezolles (Eure-et-Loir). Les deux hommes, voisins dans la vie, échangent, testent et font évoluer la solution primée dans une optique de développement industriel et économique.

« Le Paréau est un batardeau (une barrière anti inondations, NDLR) qui offre un kit extrêmement simple et rapide à installer, soulignent Philippe Sandrin et Daniel Ventillard. Il s’adapte quelle que soit la dimension de la porte ou de l’ouverture à protéger. Il se règle en 15 secondes et s’installe en autant de temps. Le mécanisme est réduit à sa plus grande simplicité et ne réclame pas d’être très fort. Cette protection contre les inondations est interconnectée 24 heures sur 24 et permet de prévenir une intrusion d’eau. » Voilà pour le volet qui concerne les particuliers.

Car les deux compères proposent aussi un système de type digue qui permet de protéger des espaces publics tels que des entrées de bouches de métro par exemple. Mais pas uniquement. « Notre solution est idéale pour les collectivités locales, les industriels et les réseaux de transports comme la RATP ou la SNCF, soulignent Daniel Ventillard et Philippe Sandrin. Nos digues amovibles permettent d’installer dans l’urgence un linéaire de 10 m en une minute quand, dans le métro, il faut plusieurs jours pour endiguer avec des parpaings par exemple. Nous sommes en étroit contact avec des compagnies d’assurances à ce sujet qui fait aussi l’objet d’une démarche de reconnaissance et de labellisation AFNOR (organisme de certification national qui atteste l’intérêt et la qualité des produits qui lui sont soumis, NDLR). »

Il a coulé de l’eau sous les ponts entre 2018, première récompense en or au concours Lépine et 2025, médaille d’argent. Un temps que Philippe Sandrin et Daniel Ventillard ont mis à profit. Désormais, ils sont en capacité de produire le Paréau, tant dans sa version pour particuliers que dans sa version digue.

« Tout est réalisé chez nous, confirme Philippe Sandrin, le dirigeant de Tôleries industrielles de Brezolles (TIB). Nous disposons de toutes les machines pour fabriquer les Paréau. Nous travaillons avec des fournisseurs locaux ou régionaux. Il faut compter une semaine pour être livré à domicile. Notre produit répond aux normes de la Poste et peut donc être acheminé de la sorte. Nos tarifs sont des tarifs industriels. Il faut compter un peu moins de 700 euros pour se protéger lorsque l’on est un particulier et environ 850 euros le mètre linéaire en version digue. Nous commercialisons le Paréau sur Internet. »