En France comme en Europe, une société d’héritiers

Avec le retour à des inégalités sociales dignes du temps de Balzac en Europe, la France est en première ligne, selon un essai relevé par ce quotidien de gauche britannique. Mais alors que le lien social se fissure, ni Emmanuel Macron ni son Premier ministre ne semblent saisir l’ampleur du problème.
Dans L’Injustice en héritage, un essai dont la presse française s’est fait l’écho, la chercheuse Mélanie Plouviez cite, à l’appui de son accablant réquisitoire, la société dépeinte par l’un des romanciers les plus chers aux Français. La puissance des fortunes issues de l’héritage et de la rente, dans la France de 2025, est semblable à celle aux fondements des injustices que dépeignait Honoré de Balzac dans ses chroniques de l’ambition et du désespoir [de La Comédie humaine].
Comme dans les années 1820, “Qui peut aujourd’hui devenir propriétaire d’un logement à Paris grâce aux seuls revenus de son travail, sans aucune aide familiale ? écrit-elle. Avec la résurgence contemporaine de l’héritage, le fossé entre ce que permet le travail et ce que permet l’héritage fait également son retour.”
Le problème n’est malheureusement pas une exception en Europe, et l’on pourrait faire le même constat dans les sociétés britannique, allemande ou italienne. L’économiste Thomas Piketty a décortiqué la façon dont, dans les démocraties occidentales, la forte hausse des marchés boursiers et de l’immobilier a porté les patrimoines, au détriment des revenus du travail.
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