En Russie, l’industrie du charbon est à bout de souffle

Sous l’effet cumulé des sanctions occidentales, de la perte du marché européen et de l’effondrement des prix en Asie, la Russie, sixième producteur mondial de charbon, voit son industrie vaciller. Près d’un quart des entreprises est en faillite ou en cessation d’activité, laissant des mineurs russes sans emploi, ni salaire.
“Honnêtement, on venait bosser avec le sourire. Les gars se donnaient vraiment à fond, tout le monde travaillait et on avait un salaire. Et puis, du jour au lendemain, plus rien. Plus de paie”, confie Roman, employé de la mine Spiridonovskaia, à Kiselevsk, dans la région de Kemerovo-Kouzbass, en Sibérie occidentale.
Dans cette ville russe, près d’un millier de mineurs n’ont pas été payés depuis mai, et la dernière mine encore en activité se prépare à fermer ses portes, révèle la chaîne russe RTVI, qui s’est rendue sur place. “Par ici, on travaille soit dans le charbon, soit chez Krasnoï i Beloï [chaîne de supérettes vendant de l’alcool et des produits alimentaires]”, ironisent des ouvriers interrogés par le média.
Le site a suspendu la production en juin, faute de financement, selon le ministère régional des Mines, interrogé par l’agence de presse Interfax. La dette salariale a dépassé les 90 millions de roubles (environ 1 million d’euros), touchant près de 900 personnes. Depuis fin mai, 760 salariés ont reçu un préavis de licenciement, et environ 120 ont déjà quitté l’entreprise. Seuls 130 employés assurent encore la maintenance, sans savoir ni pour combien de temps ni avec quels moyens ils seront rémunérés une fois les derniers stocks de charbon écoulés, raconte sur son site l
Courrier International