France-Inter réduit la voilure sur l’investigation

Les journalistes de la cellule investigation de Radio France n’avaient pas le cœur à festoyer, ce jeudi 26 juin au soir, lors du raout de fin de saison de France-Inter. Non que leur émission « Secrets d’info » qui a alerté sur les airbags mortels, contribué à révéler l’existence de polluants éternels dans l’eau du robinet ou exhumé des archives sur l’abbé Pierre, ait démérité : elle réunit 1,6 million d’auditeurs. Et, surtout, elle est la seule de son genre dans l’univers radiophonique. Pourtant, ce jeudi 26 au matin, Céline Pigalle, directrice de l’information de Radio France, leur a appris que l’émission diffusée actuellement à un rythme hebdomadaire allait devenir… mensuelle. Tout changement de grille, à cette époque de l’année, provoque de l’inquiétude. Mais quand il s’agit d’investigation, une matière très sensible qui peut générer pressions, coups de fil et menaces, les capteurs sont en éveil, surtout à deux ans d’une élection présidentielle. Pourquoi raréfier l’investigation qui est un marqueur, une spécificité du service public ?

« Secrets d’info » est née en 2014, créée par Matthieu Aron et Jacques Monin. Le duo avait dirigé la rédaction de France-Inter et, à la suite d’un changement d’organigramme, obtenu ce qui ressemblait à un lot de consolation. Ils en ont fait quelque chose, si bien que l’année suivante se constituait une vraie cellule d’investigation qui, au cours des années, a multiplié les révélations. Ainsi, en 2017, quelques jours après l’élection d’Emmanuel M…