Grand Est. Vers un cloud souverain régional pour sécuriser les données des PME et collectivités

Pour ne plus dépendre des seuls géants américains du numérique et mieux prévenir les risques de cyberattaques, la région Grand Est s’est engagée en décembre 2021, dans le cadre de l’acte 2 de sa stratégie Business Act , à faire émerger un cloud souverain régional à destination des collectivités, des établissements publics et des PME de son territoire. Pour cela, l’agence régionale Grand Est Développement s’est mise en quête de partenaires afin de construire et de lancer une offre d’hébergement de données reposant exclusivement sur des data centres existants, implantés dans la région et appartenant à des acteurs français ou européens.
Pour renforcer la sécurité du futur système, l’agence a fait appel à la start-up québécoise Mantle Technology (Montréal) qui possède une agence à Strasbourg. Fondée en 2017 et spécialisée dans la protection des données, cette société a développé une solution innovante de « stockage distribué » qui se distingue de la sauvegarde par redondance : « Les données sont fragmentées et chaque fragment est stocké à part chez un hébergeur. Tous les fragments ne sont pas nécessaires pour reconstruire la donnée initiale ce qui augmente la résilience », explique l’ingénieur télécoms Guillaume Joerger, en charge des solutions numériques chez Grand Est Développement.
Après plus de trois années de gestation, le projet entre cet été dans la dernière ligne droite. Depuis la fin juin, Mantle procède à l’installation d’un logiciel dédié chez les huit sociétés de services informatiques et opérateurs partenaires (*). « Il y en a huit, sept françaises et une néerlandaise. Toutes possèdent, dans le Grand Est, un ou plusieurs data centres dans lesquels les fragments de données seront hébergés », résume Guillaume Joerger.
Une phase de tests est prévue à l’automne. Si tout va bien, l’offre d’hébergement souverain régional sera opérationnelle et commercialisée dès début 2026. D’ici là, la Région et les entreprises partenaires devront encore affiner le modèle économique. « Celui-ci devra être transparent et compétitif pour que les collectivités et les PME régionales soient nombreuses à souscrire un abonnement », insiste Guillaume Joerger. Un label spécifique, ajoute-t-il, « devra permettre d’identifier cette nouvelle solution et ainsi la rendre visible ».
(*) Les opérateurs partenaires du projet sont Adista (Maxéville), Alekso (Le Plessis Robinson), Advanced Mediomatrix (Peltre), Data-Sup (Metz), Hexanet (Reims), Ikoula (Paris), SDV (Strasbourg) et nLighten (Amsterdam).
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