Grève des contrôleurs aériens : le préavis des 3 et 4 juillet maintenu après une « conciliation » infructueuse

Pas de départ en vacances sans une grève. Le deuxième syndicat de contrôleurs aériens français a maintenu mercredi son appel à la grève le 3 et 4 juillet au moment des grands départs des vacances scolaires d’été. Selon eux, la « réunion de conciliation » avec la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a été « infructueuse ».
« Le constat au sortir de la réunion du jour est malheureusement sans appel : la DGAC ne formule aucune réponse aux alertes transmises pourtant depuis des semaines par l’UNSA-ICNA (sous-effectif structurel, projets techniques en échec, management toxique) », a déclaré le syndicat.
L’UNSA-ICNA, deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel, avait annoncé, lundi, avoir déposé un préavis de grève juste avant les vacances scolaires estivales pour protester notamment contre « un management toxique » et « un sous-effectif structurel, fruit d’une politique de recrutements défaillante ».
Ce syndicat avait dénoncé « les dérives managériales au sein de la Direction des services de la navigation aérienne, dont le mode de management autoritaire, brutal, reniant ses engagements et déconnecté des réalités opérationnelles, entretient un climat de pression constante et de défiance incompatible avec les exigences en matière de sérénité et de sécurité du métier de contrôleur aérien ».
« La DGAC reconnaît les difficultés liées à la situation de sous-effectif chronique, qui affectent la qualité du service rendu aux compagnies aériennes. C’est précisément pour y remédier qu’elle défend un plan de recrutement ambitieux, inscrit dans une stratégie pluriannuelle, afin de garantir un service performant et sécurisé », avait plaidé plus tôt mercredi l’administration dans un communiqué.
La DGAC a dit souhaiter, mercredi, « explorer des solutions permettant d’éviter une mobilisation aux conséquences lourdes pour les usagers et les acteurs du transport aérien, tant au niveau national qu’européen ».
La DGAC a par ailleurs dit « regretter profondément le choix de ces dates du 3 et 4 juillet, qui correspondent aux jours les plus chargés de l’année, en raison des nombreux départs en vacances sur cette période ».
Pour la DGAC, les revendications du syndicat portent sur « le contrôle de présence des contrôleurs, les rémunérations, et le recrutement ». Or, une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un « incident grave » à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision.
Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), dans un rapport, en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail de contrôleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.
La DGAC a par ailleurs rappelé mercredi avoir signé l’année dernière un accord avec la majorité des syndicats, qui « a permis des revalorisations salariales pour les contrôleurs aériens ».
« Malgré un contexte budgétaire difficile pour l’État, certaines de ces mesures sont déjà mises en œuvre et les autres seront appliquées », a ajouté l’administration.
Les ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) figurent parmi les fonctionnaires les mieux payés, avec un salaire brut moyen « de l’ordre de 96 000 euros par an, soit environ 8 000 euros mensuels », selon un rapport du Sénat d’octobre 2024.
L’UNSA-ICNA est le deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel, ayant recueilli 17 % des voix aux dernières élections professionnelles. Le premier, le SNCTA (60 % des suffrages), a indiqué ne pas appeler à la grève.
Le Parisien