Hausse des impôts : voici ce que vous risquez de payer en plus sur vos revenus dès 2026

C'est la piste la plus explosive, la plus inflammable, celle qui pourrait entraîner la chute de François Bayrou. Le Premier ministre songe à une "année blanche" en 2026. Cela pourrait se matérialiser par une hausse d'impôts pour 18 millions de Français. Pourquoi ? Car avec une année blanche, le barème de calcul de l'impôt sur le revenu ne serait pas augmenté du niveau de l'inflation. Ainsi, tout Français ayant gagné plus en 2025 qu'en 2024 (même si ce n'est pas plus que l'inflation) paiera bien davantage d'impôts qu'en 2025.
Premier exemple : de janvier à décembre 2024, un célibataire a gagné 2000 euros net avant impôt, c'est-à-dire avant prélèvement à la source. Au printemps, il a déclaré 24 000 euros de revenus au fisc. Au total, il doit verser 725 euros au Trésor public. En janvier 2025, ses revenus ont augmenté de 2% et sont restés similaires jusqu'en décembre. En 2026, il va donc déclarer 24 480 euros de revenus aux impôts. Là, en cas de non-revalorisation du barème de 2%, il paiera 794 euros. Or, si le barème avait été revalorisé de 2%, la note serait restée à 725 euros. Un supplément de 69 euros.
Deuxième exemple : un couple marié a perçu 1800 et 2300 euros par mois en 2024. Ainsi, la déclaration de revenus du printemps 2025 leur a annoncé 1930 euros d'impôts à payer. Leurs salaires ayant également progressé de 2% depuis janvier 2025, ils devront payer en 2026 soit 1930 euros si le barème est revalorisé, soit 2073 euros s'il reste figé. Un écart de 143 euros. Cette différence sera similaire en cas de présence d'un enfant.
Enfin, certains Français qui ne payaient pas d'impôt sur le revenu en raison de leurs faibles revenus pourraient désormais en payer en 2026. Une personne qui a gagné 1540 euros par mois avant impôts en 2024 n'a pas à payer d'impôts cette année. Depuis janvier, elle a été augmentée de 2% et touche 1570 euros. Sans la revalorisation du barème, elle sera contrainte de payer 32 euros d'impôts en 2026, sur ses revenus de 2025.
François Bayrou ne s'est pas exprimé sur le sujet et livrera son projet le 15 juillet. Mais la présidente de l'Assemblée nationale s'est dite favorable à cette idée et Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a dit que "tout est sur la table". Toutefois, de nombreuses voix s'élèvent déjà pour s'opposer à ce projet. Pas sûr que la majorité de l'Assemblée nationale vote pour cette année blanche.
C'est une nouvelle piste dévoilée par Le Parisien. Faire des dons pourrait être moins intéressant fiscalement pour les particuliers, mais aussi les entreprises. Certains donations permettent de déduire 75% du montant donné de ses impôts : il s'agit de ceux adressés aux Restos du cœur, à la Croix Rouge ou encore à lutte contre les violences domestiques. La déduction pourrait diminuer à 66% comme la plupart des dons. Par ailleurs, le plafond maximum de déduction pourrait être rabaissé à 2000 euros, contre 20% du revenu imposable actuellement.
Ce lundi, le ministre de l'Economie Eric Lombard, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, ainsi que le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, reçoivent divers parlementaires "en vue de la préparation du Budget 2026". Se succéderont à Bercy Hervé Marseille, président du groupe centriste au Sénat, Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l'Assemblée, Eric Coquerel, député LFI et président de la commission des Finances à l'Assemblée, Stéphane Peu, président du groupe communiste à l'Assemblée, Cécile Cukierman, son homologue au Sénat, ainsi que Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.
Le Monde avance qu'un nouvel impôt à payer par les ultra-riches serait en projet du côté du gouvernement. A partir d'un certain niveau de patrimoine personnel -dont le seuil n'a pas encore été fixé-, une taxe de 0,5% de la valeur du patrimoine serait à payer par les contribuables concernés. Par ailleurs, les biens professionnels ne seraient pas pris en compte dans le calcul. Un mécanisme de lutte contre la "suroptimisation fiscale", selon le gouvernement.
Plus de 4 millions de Français vont-ils payer plus d'impôts ? L'idée n'est pas exclue. En fait, le gouvernement n'exclut pas de diminuer certains crédits d'impôts, qui permettent aux contribuables de faire baisser la note finale. A commencer par le crédit d'impôt sur les services à domicile. Aujourd'hui, lorsque l'on embauche une nounou à son domicile, un jardinier, une aide de vie ou autre, 50% de la dépense est déduite du montant des impôts. Ce pourrait être moins en 2026. La députée socialiste Christine Pirès-Beaune le propose et Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a jugé que "ce sont des propositions qu'il faut regarder très sérieusement." De quoi laisser planer l'idée d'un rabotage à venir. Déjà, la Cour des comptes a suggéré de ramener l'avantage à 40% de la dépense et non plus 50%. Ne plus permettre aux Français de baisser autant leurs impôts revient donc à augmenter leur dû au fisc.
L'Internaute