Indemnités des maires : les élus veulent plus de reconnaissance

Pour répondre aux nombreuses démissions des maires en cours de mandat, une proposition de loi qui vise a revalorisé le statut des élus locaux sera examiné par les députés durant les prochains jours.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Jongler entre son emploi du temps chargé des luttes locales et les aléas de la vie de famille. Voilà le quotidien de Justine Guyot depuis cinq ans à la mairie de Decize (Nièvre). D'habitude, ses jumeaux sont gardés par une nourrice, mais en cas de pépin comme aujourd'hui, son indemnité de maire ne lui permet pas de payer davantage de frais de garde d'enfants.
"Une indemnité de mère, en net, c'est environ 2000 euros par mois. Les frais pour les enfants, entre frais de garde, accueil de loisirs, cantine scolaire, on est environ à 1800 euros par mois, tout compris. Donc sur mon indemnité de maire, autant vous dire qu'il ne me reste que 200 ou 300 euros par mois." indique Justine Guyot, maire de Decize.
Avec la création d'un statut d'élu local, les indemnités pourraient être augmentées selon la taille de la commune. Les frais de garde seraient pris en charge, tout comme le congé maternité. Une avancée selon l'élu, mais qui ne réglera pas tout. " La première question des femmes, c'est : comment je vais faire pour concilier ma vie professionnelle et ma vie familiale puisque toutes les réunions sont en soirée ? " ajoute l'élue.
Les maires espèrent de meilleures compensations financières, mais aussi du temps. À Chilly-Mazarin (Essonne), lorsque la maire, cadre dans les télécoms, anime une réunion avec ses agents municipaux, c'est bien souvent sur ses jours de congé. Elle souhaite la création d'une convention de disponibilité en entreprise pour ceux qui s'engagent en politique.
"C'est extrêmement difficile de concilier sa vie professionnelle à mi-temps, sa vie familiale, et celle d'élu. On en pâtit tous collectivement parce qu'in fine, cela signifie que la population des élus est de moins en moins représentative de la diversité de la population," confie Rafika Rezgui, maire de Chilly-Mazarin. Reste à savoir si les mesures votées par le Parlement vendredi 11 juillet seront absorbées par le budget des communes ou par un fonds national.
Francetvinfo