J'arnaque des gens sur internet depuis la Côte d'Ivoire et voici combien je gagne par mois

C'est une pratique aussi répandue que destructrice. Nombreuses sont les histoires d'hommes et de femmes s'étant fait arnaquer sur les réseaux sociaux, dépouillés par une personne qui, derrière un écran, leur a fait croire au grand amour. Une mise en confiance, des messages flatteurs et, soudain, un besoin d'argent. Certains n'ont pas hésité à sortir la carte bancaire pour "aider" ce partenaire jamais rencontré et qui profite de la crédulité pour vider bien davantage le compte en banque.
Si les victimes font souvent l'objet d'articles dans la presse, très peu d'informations circulent concernant ceux qui pratiquent ces malversations. A l'occasion d'une enquête diffusée ce dimanche 25 mai (tournée en 2022), TF1 nous emmène à Abidjan, capitale de la Côte-d'Ivoire, réputée pour être le centre névralgique des arnaques en ligne. De quoi éclairer sur la pratique et sur les revenus générés par ceux qu'on appelle les "brouteurs".

C'est dans le quartier de Treichville, situé sur une île au cœur de la capitale ivoirienne, que de nombreux arnaqueurs seraient localisés. Sur place, les journalistes de la Une, ainsi que deux Youtubeurs (Sandoz et Le Radis Irradié) qui traquent et piègent les escrocs, ont pu rencontrer des hommes qui s'adonnent à cette pratique. Face caméra, ils se sont livrés sans détour sur leur petit business, ne se cachant même pas sur l'argent perçu grâce à leurs actes frauduleux.
Le premier est un jeune ivoirien, prénommé Junior. Tout juste âgé de 17 ans à l'époque. Il dit ne pas avoir choisi d'être devenu brouteur. "Ce sont les grands frères qui m'ont mis dedans", depuis l'âge de 14 ans selon ses dires. Il faut dire que le business est lucratif. "Par mois, je peux monter à 1200 euros", affirme-t-il sans détour. Un véritable magot dans un pays où le salaire moyen n'est que de 170 euros par mois.
Mais la crédulité de certains peut s'avérer être encore plus rentable. Le second brouteur rencontré -qui n'est pas nommé- avance, pour sa part, un tout autre revenu, bien plus important, conséquence d'une professionnalisation de l'escroquerie. "Les bons mois, je me fais 3500 euros", lâche-t-il, face caméra. Et ce, alors qu'il "ne fai[t] pas beaucoup d'efforts. J'ai juste à échanger avec deux/trois personnes, et voilà. Le plus dur, c'est d'arriver à obtenir la confiance de la personne, d'arriver à manipuler la personne."
A 7000km de la France, ce discours est tenu sans scrupule, alors que certains ont tout perdu. "Les gens appellent ça de l'arnaque, mais moi je ne considère pas ça comme de l'arnaque", estime Junior, qui dit faire cela car… "je n'ai pas d'emploi".
L'Internaute