L'IA remplace les employés débutants

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Aux États-Unis, l’intelligence artificielle remplace les jeunes employés dans les banques ou les assurances. En Suisse, le phénomène n’en est qu’à ses prémices.

Comment les jeunes vont-ils acquérir les connaissances nécessaires, si les postes pour débutants disparaissent?
Dans les entreprises aux États-Unis, ChatGPT et d’autres programmes d’intelligence artificielle (IA) assument de plus en plus de tâches autrefois confiées aux jeunes diplômés, telles que la création de présentations PowerPoint ou de rapports simples pour les clients, écrit la «SonntagsZeitung». Les entreprises suisses souhaitent, elles aussi, profiter des progrès rapides de cette technologie. Selon une étude du cabinet de recrutement Manpower publiée mercredi, plus de la moitié d’entre elles prévoient d’augmenter leurs investissements en automatisation. Il se pourrait donc que l’on ait bientôt moins ou plus du tout besoin de juristes débutants ou de jeunes employés dans le marketing.
Aux États-Unis, le taux de chômage des diplômés universitaires a déjà bondi à 5,8%, un chiffre élevé. Mais cela ne se reflète pas encore dans les chiffres du chômage en Suisse, et aucune entreprise n’a officiellement réduit ses postes junior à cause des progrès de l’informatique. Le fait que l’IA transforme le monde du travail en Suisse est toutefois indéniable.
Des assureurs comme Helvetia, Axa ou Zurich Insurance utilisent de plus en plus cette technologie, notamment dans les services à la clientèle ou la gestion des sinistres. «L’IA facilite actuellement le travail et soutient nos collaborateurs, elle ne supprime pas les emplois», affirme une porte-parole d’Axa. Zurich Insurance, de son côté, s’attend à ce que l’intelligence artificielle ait d’abord un impact sur les processus de back-office répétitifs.
Le travail de bureau consistera à l’avenir à diriger et contrôler l’IA, selon le journal dominical alémanique. Mais comment les jeunes peuvent-ils acquérir les connaissances nécessaires, si les postes pour débutants disparaissent? La question suscite de nombreux débats, notamment dans la finance. Aux États-Unis, des banques comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley évoquaient déjà en 2023 la réduction de deux tiers du nombre d’analystes juniors et une baisse de leur salaire au motif que leur travail est devenu moins exigeant grâce à l’IA. Outre-Atlantique, on parle déjà d'une «apocalypse des emplois liés à l'IA», et l'on prédit une hausse du taux de chômage pouvant atteindre 20% au cours des cinq prochaines années.
20 Minutes