L’Inde atteint ses objectifs climatiques de production d’électricité propre
Le pays le plus peuplé du monde affirme avoir pris cinq ans d’avance sur sa décarbonation énergétique. La moitié de sa capacité de production d’électricité provient d’énergies non fossiles. Une étape importante pour le climat, mais pas suffisante pour faire oublier sa grande dépendance au charbon.
C’est un “tournant vert historique pour l’Inde”, se félicite Pralhad Joshi. Le ministre des Énergies renouvelables indien a annoncé sur les réseaux sociaux que son pays “va désormais pouvoir produire la moitié de son électricité à partir de sources d’énergie non fossiles et ainsi atteindre son objectif avec cinq ans d’avance”, rapporte le Financial Times.
Autrement dit, “le pays le plus peuplé du monde” a tenu l’objectif fixé dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat : “La moitié de sa capacité de production d’électricité est issue de combustibles non fossiles, et ce, avec cinq ans d’avance sur son engagement pour 2030.”
Certes, l’Inde est toujours “le troisième plus gros émetteur de dioxyde de carbone” et “reste fortement dépendante au charbon pour sa production d’électricité”. Mais c’est une “étape importante”, décrypte le quotidien économique britannique. Elle “témoigne de la volonté concertée du gouvernement [du Premier ministre Narendra] Modi de mettre en place de nouvelles infrastructures de production d’électricité propre”.
Toutefois, “un important écart entre la capacité installée et la production d’électricité” subsiste. Sur les 484,8 gigawatts (GW) de capacité totale d’énergie électrique de l’Inde, “242,8 GW proviennent de combustibles non fossiles”, affirme l’Inde. Or, dans le bilan annuel de la Statistical Review of World Energy, l’Inde “a produit 2 030 térawatt-heures d’électricité (TWh) en 2024”, dont “240,5 TWh provenaient des énergies renouvelables, tandis que 1 517,9 TWh provenaient du charbon, ce qui est un niveau record”.
Rohit Chandra, spécialiste de l’énergie à l’Institut indien de technologie de Delhi, résume : “Bien sûr qu’il s’agit d’un bon résultat. Il reste beaucoup à faire pour lutter contre le changement climatique : ce qui compte, c’est l’énergie effectivement produite.”
Courrier International