La fondation blanchissait de l'argent volé en ligne

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En 2019 et 2020, 2,5 millions ont transité par l'entité. L'argent étaient versé par des victimes croyant l'investir dans des plateformes de trading de cryptomonnaies.

La fondation, qui se dit désormais basée au Japon, a rouvert un site internet après la fermeture de ses pages suisses.
Une fondation genevoise censément active dans l'écologie, la «Marine Foundation», a servi à blanchir 2,5 millions de francs issus d'escroqueries en ligne liées aux cryptomonnaies. Les faits se sont produits en 2019 et 2020. Comme le rapporte gothamcity.ch, site spécialisé dans la criminalité économique, les victimes étaient recrutées sur internet. Elles croyaient investir sur des plateformes de trading. En fait, elles viraient leur argent sur le compte de la fondation. Ces entrées étaient présentées comme des donations à la banque qui l'hébergeait, l'UBP. Puis, les fonds filaient vers des sociétés écrans en Lituanie, en Roumanie ou dans les Caraïbes, sur la base de contrats falsifiés pour de la «gestion de risque environnementaux» ou du «sourcing de compétences».
L'affaire a été portée à la connaissance de gothamcity.ch via la condamnation, en mai, d'un financier suisse de 58 ans qui avait introduit la fondation auprès d'UBP et avait la signature sur ses comptes. Il a écopé de 120 jours-amende avec sursis pour blanchiment et doit rembourser 300'000 euros aux lésés. La «Marine Foundation», qui était surendettée depuis 2016 mais dont la mise en faillite n'a été obtenue qu'en 2022 par l'Autorité de surveillance des fondations, se dit désormais basée à Tokyo. Le Ministère public genevois a renoncé à poursuivre son fondateur, un Français établi au Japon, au motif que l'effort aurait été «disproportionné au regard des faibles chances de succès», relate le site économique.
(jef)
20 Minutes