La guerre tarifaire de Trump pourrait coûter 1 milliard de dollars à Nike
Devant la baisse de ses ventes, le fabricant américain de chaussures et vêtements de sport annonce qu’il va réduire sa production en Chine pour atténuer les répercussions du conflit douanier entre Pékin et Washington tout en augmentant ses prix à la consommation.
Nike n’hésite pas à montrer du doigt la politique douanière de Donald Trump pour justifier les difficultés à venir. Selon le fabricant américain de chaussures et de vêtements de sport, “les droits de douane imposés par le président américain à ses principaux partenaires commerciaux pourraient alourdir ses coûts de 1 milliard de dollars [850 millions d’euros] environ cette année”, rapporte la BBC.
Les dirigeants de l’entreprise ont aussi fait savoir qu’ils allaient “réduire la part des biens produits en Chine pour atténuer les effets de la politique commerciale américaine”, poursuit le média britannique.
Déjà en mai dernier, le spécialiste du sportswear avait expliqué qu’il n’avait d’autre choix que d’augmenter ses prix sur “certaines chaussures de sport et certains vêtements aux États-Unis à partir de juin”, suivant des déclarations similaires de son concurrent Adidas.
Cependant, grâce à la baisse “moins importante que prévu” de son chiffre d’affaires prévisionnel au premier trimestre, souligne CNBC, les actions du fabricant ont rebondi de 10 % jeudi en fin de journée. La baisse “de ses ventes et de ses bénéfices s’atténue” depuis le début de l’année, “après le plus gros choc financier subi au quatrième trimestre fiscal [le premier trimestre 2025] par le géant de la chaussure de sport”.
“Bien que le pire soit peut-être passé”, poursuit le média économique américain, Nike “doit faire face aux nouveaux défis des droits de douane, ce qui rend son redressement plus difficile encore”. Matt Friend, le directeur financier de Nike, estime qu’“avec les nouveaux tarifs douaniers en vigueur aujourd’hui, l’augmentation des coûts bruts pour Nike serait d’environ 1 milliard de dollars”.
D’où les efforts de réorganisation de sa chaîne de production, qui pour 16 % aujourd’hui encore “se trouve en Chine”. L’entreprise prévoit “de réduire ce pourcentage à un chiffre” d’ici à l’été 2026.
Alors que le géant américain se targuait d’un bénéfice de 1,5 milliard de dollars au premier trimestre de 2024, celui-ci est tombé à 211 millions en ce premier trimestre 2025, et les ventes, en baisse de 12 % par rapport à l’an passé, se sont établies à 11,10 milliards de dollars. Matt Friend n’a pas caché l’“impact financier” de ces mauvais résultats trimestriels mais affirme que “les vents contraires devraient se calmer à l’avenir”.
Courrier International