La production d'électricité dans les parcs éoliens en mer suspendue lorsqu'elle n'est pas rentable

Jusque-là, ces parcs étaient incités à produire au maximum de leur capacité quel que soit le prix de marché. Le ministère de l’Économie entend ainsi limiter l’impact sur les finances publiques.
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Pour l’instant, trois parcs sont concernés par cette mesure annoncée lundi 2 juin par le ministère de l'Économie: ceux installés au large de Fécamp, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire. Jusqu’à présent, ces parcs étaient incités à produire au maximum de leur capacité, quel que soit le prix du marché. C’est ce que prévoyaient ce que l’on appelle des ‘’contrats d’obligations’’. Les trois parcs en question viennent de signer des avenants qui prévoient désormais l’arrêt de leur production en période de prix négatifs, c’est-à-dire quand l'offre est supérieure à la demande et que les prix passent sous 0 euro. Avec un vent qui souffle moins fort – voire pas du tout –, une éolienne est moins rentable. Cela crée des variations très importantes.
Les contrats signés à l’origine faisaient en sorte que l’intégralité de la production des parcs soit achetée au prix fixé dans lesdits contrats, même avec une rentabilité moindre ou inexistante. Une aberration économique et commerciale… et une perte sèche pour les finances publiques puisque l’État subventionne la production d’électricité éolienne avec des prix garantis, quelles que soient les circonstances.
La question ne se pose pas uniquement pour les parcs d’éoliennes en mer puisque l’absence de vent est aussi une réalité sur terre. Les textes vont changer aussi de ce côté-là. Le ministère de l’Économie et des Finances prévoit en effet des dispositions similaires dans la loi de finances pour l’éolien terrestre. Un premier arrêté d’application vient d’être soumis au Conseil supérieur de l’énergie pour consultation et avis. Un second texte complété sera présenté d’ici le second semestre.
C’est donc le mode de fonctionnement de l’ensemble des parcs éoliens qui sera concerné à terme, en tout cas dans un premier temps pour les installations les plus puissantes. Les futurs contrats inciteront les installations éoliennes à arrêter de produire en période de prix négatifs. Selon la CRE (la Commission de régulation de l’énergie), ces prix ont représenté l’équivalent de 235 heures au premier semestre de 2024, induisant une perte d’environ 80 millions d’euros pour l’ensemble du parc éolien français subventionné. Une victoire pour les détracteurs de l’énergie éolienne qui dénoncent régulièrement le caractère intermittent de sa production.
Francetvinfo