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La réforme de l'audiovisuel public rejetée dès l'entame des débats à l'Assemblée nationale

La réforme de l'audiovisuel public rejetée dès l'entame des débats à l'Assemblée nationale

Les députés de gauche, rejoints de manière inattendue par ceux du Rassemblement national, ont voté largement (94 voix dont 16 RN contre 38) une motion de rejet du groupe écologiste et social.

Temps de lecture : 3min
La ministre de la Culture, Rachida Dati, le 30 juin 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Une énième péripétie pour un texte au parcours chaotique. Les députés ont rejeté dès le début des débats lundi 30 juin la réforme de l'audiovisuel public, rejetée par les salariés concernés mais que la ministre de la Culture Rachida Dati continue à défendre bec et ongles. La proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel), sous l'autorité d'un président-directeur général.

Les députés de gauche, rejoints de manière inattendue par ceux du Rassemblement national, ont voté largement (94 voix dont 16 RN contre 38) une motion de rejet du groupe écologiste et social, face aux bancs clairsemés de la coalition gouvernementale. Les représentants des groupes de gauche se sont réjouis à l'unisson de ce vote. "C'est un immense revers pour Rachida Dati et elle le mérite, parce que sa réforme était mal préparée", s'est félicité le député PS Emmanuel Grégoire, qui affrontera Rachida Dati à Paris lors des élections municipales de mars 2026.

"La gauche ne voulait pas débattre. C'est une étape franchie. Le texte ira plus vite au Sénat", a commenté le cabinet de la ministre auprès de l'AFP. Face à la presse, comme dans l'hémicycle, la ministre de la Culture a défendu une réforme qu'elle porte à bout de bras depuis des mois, et qui serait l'un des rares trophées dont elle puisse se prévaloir rue de Valois. "Il nous faut un chef d'orchestre, sortir du fonctionnement en silo, avoir des stratégies très claires, réellement unifiées avec un PDG unique, une stratégie cohérente et coordonnée", a-t-elle dit.

Pour le RN, le vote de la motion était une manière d'abréger les débats, alors que près de 1 300 amendements avaient été déposés, principalement par la gauche. "Il y en a marre de voir la gauche faire de l'obstruction systématique sur quasiment tous les textes dans l'hémicycle", a expliqué à la presse le député RN Philippe Ballard. Le député du groupe MoDem Erwan Balanant a lui regretté un "gâchis démocratique" et un "gâchis pour l'audiovisuel", alors même que son groupe avait des "réticences" sur le texte.

De leur côté, les syndicats des médias concernés ont entamé une grève illimitée qui a démarré jeudi à Radio France pour s'opposer aux restrictions budgétaires et à ce projet de réforme, que les syndicats jugent "extrêmement dangereux" tant pour l'avenir des salariés que pour l'indépendance de l'information. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) comptait lundi 67% de grévistes dans les rédactions du groupe. A France Télévisions, où le mouvement a débuté lundi, la direction a compté 15% de grévistes au cours de la journée. Plusieurs centaines de salariés s'étaient rassemblées lundi à la mi-journée à proximité du ministère de la Culture, scandant "Rachida Dati démission".

Francetvinfo

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