La Tanzanie, nouvel eldorado des migrants égyptiens

Face au durcissement des politiques migratoires européennes à l’encontre des Nord-Africains, le sud du continent devient une alternative de plus en plus fréquente. De nombreux Égyptiens choisissent notamment de s’établir en Tanzanie, où ils disent trouver un climat entrepreneurial favorable, rapporte “Al-Jazeera”.
En 2017, Ahmed Ginah avait quitté l’Égypte et son village des bords du Nil pour s’installer à Dar-Es-Salaam, en Tanzanie, où, quatre ans plus tard, il avait créé son entreprise. Interrogé par Al-Jazeera, il déclare : “Quand je suis arrivé la première fois en Tanzanie à 28 ans, personne ne comprenait pourquoi j’étais parti vers le sud.” Il explique qu’en Égypte ses proches avaient de nombreux préjugés, relatifs à la pauvreté et aux conditions sanitaires dans le sud de l’Afrique.
Lui avait au contraire découvert un environnement entrepreneurial propice aux opportunités. Il avait lancé, avec un peu plus de 3 000 dollars d’économies, son entreprise Dream Trading, en exploitant un marché en pleine expansion, celui de l’import-export d’articles ménagers en aluminium.
À 550 kilomètres au sud-est de Dar-Es-Salaam, dans un village de la région du Mtwara, Mohamed El-Shafie, un trentenaire égyptien, a lui aussi tiré profit de ce dynamisme. En 2018, il a construit deux usines de transformation de noix de cajou qui emploient environ 400 travailleurs égyptiens, chinois, et tanzaniens. Sept ans après, en 2023-2024, la valeur de ces exportations avoisinait les 614 000 euros.
À l’instar d’Ahmed Ginah et de Mohamed El-Shafie, de plus en plus de Nord-Africains tentent leur chance
Courrier International