Le CDI sénior approuvé à l’Assemblée nationale : de quoi parle-t-on ?

Le CDI sénior a pour objectif de faciliter le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi âgés d’au moins 60 ans, ou dès 57 ans si un accord de branche le prévoit. Mis en place à titre expérimental pour cinq ans, ce contrat entend répondre à un constat préoccupant : le faible taux d’emploi des seniors en France, qui s’élève à seulement 38 % pour les plus de 60 ans, contre 61 % en Allemagne et 70 % en Suède.
Ce nouveau contrat donne davantage de flexibilité aux employeurs : il leur permet notamment de mettre à la retraite un salarié dès qu’il atteint le taux plein de retraite, bien avant l’âge légal de 70 ans actuellement requis. En contrepartie, les employeurs bénéficieront d’exonérations sur l’indemnité de mise à la retraite, une disposition qui suscite des critiques, notamment à gauche, qui y voit une nouvelle faveur accordée au patronat.
LFI opposé au texteLa mesure a été adoptée à l’Assemblée nationale par 57 voix contre 9. Si La France insoumise s’y est opposée, dénonçant une « mise au travail forcée » des seniors, le reste de la gauche s’est majoritairement prononcé pour, malgré quelques abstentions. Le Rassemblement national a également soutenu le texte.
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a salué l’adoption du projet de loi comme « une réussite de la démocratie sociale », soulignant l’urgence de remédier à une situation jugée à la fois injuste et économiquement dommageable.
Ce texte, déjà validé par le Sénat, contient par ailleurs d’autres dispositions liées à l’emploi des seniors, comme l’obligation d’organiser une négociation spécifique sur leur emploi tous les quatre ans dans les grandes entreprises, ou encore des facilités de reconversion professionnelle via le compte personnel de formation (CPF).
SudOuest