Le PIB réalise un bon score au deuxième trimestre, dopé par l’augmentation de la consommation des ménages

Une hausse qui a une allure de bonne nouvelle. Selon l’Insee, la croissance économique de la France a atteint 0,3 % au deuxième trimestre. Cette augmentation modérée du PIB entre avril et juin, dans un contexte national et international très incertain, est supérieure à la prévision de l’Institut national de la statistique : l’organisme planchait sur une hausse de 0,2 %. «C’est vraiment une bonne nouvelle: 0,3, ça veut dire que depuis le début de l’année, on a une croissance légèrement supérieure à 0,5%», s’est réjoui le ministre de l’Economie Eric Lombard, interviewé sur RTL ce mercredi 30 juillet au matin.
Comme en début d’année, ce sont les stocks qui ont tiré la croissance avec une contribution positive de 0,5 point, après + 0,7 point au premier trimestre. Les stocks représentent les biens produits mais pas encore vendus à la fin d’une période donnée : dans le cas présent, des matériels aéronautiques et automobiles. Leur hausse peut signifier un surplus de production en prévision d’un boum de la demande. Ou, moins favorablement, que les produits fabriqués n’ont pas trouvé preneurs. Hors stocks toutefois, la demande intérieure finale a stagné.
Mais les stocks ne sont pas la seule raison de cette hausse : pilier traditionnel de la croissance, la consommation des ménages a légèrement rebondi, de 0,1 %, après un recul de 0,3 % au premier trimestre, portée par une consommation accrue de produits alimentaires. Sur le mois de juin, les dépenses en biens ont accéléré de + 0,6 % par rapport au mois précédent, après une hausse de 0,1 % en mai, selon les chiffres publiés ce 30 juillet par l’Insee.
Les ménages ont également consommé davantage de services, tandis que les températures clémentes ont en revanche pesé sur la consommation d’énergie, qui a baissé de 2,4 % (après + 0,8 %). «Ce redressement peut s’expliquer notamment du fait du positionnement des fêtes de Pâques fin avril et d’une météo favorable en avril et mai», a expliqué l’Insee.
Sur le seul mois de juin, «la consommation d’énergie a de nouveau augmenté, à + 3,5 % après + 2,1 % en mai», selon les données révisées. Une hausse «portée par les dépenses en électricité après la chute en avril liée aux températures clémentes pour la saison», souligne l’Institut. Les dépenses en produits pétroliers ont rebondi, à + 3,7 %, après une chute de 3,1 % en mai, «du fait de l’augmentation de la consommation en carburants».
Les dépenses en biens fabriqués, toujours en juin, se sont redressées, à + 0,5 %, après -0,4 % en mai, «principalement en raison du rebond des achats de biens durables (+ 1,1 %, après -0,8 % en mai)». Enfin, les dépenses en biens alimentaires ont à nouveau reculé, de 0,9 % après -0,3 % en mai, «du fait de la nouvelle baisse de la consommation de produits agroalimentaires». La consommation de tabac s’est repliée «modérément».
En avril et juin, les investissements se sont enfoncés dans le rouge (-0,3 % après -0,1 %), pénalisés notamment par la construction. Dans un environnement marqué par la guerre commerciale initiée par les Etats-Unis en avril, la contribution du commerce extérieur à la croissance est restée négative, de -0,2 point après -0,5 point, le léger rebond des exportations ayant été contrebalancé par une accélération des importations.
Libération