Les concessions d’autoroutes vont avoir un «cadre plus exigeant», annonce le ministre des Transports

Le ministre des Transports avertit. Certes, les concessions des autoroutes françaises, qui arrivent à leur terme, vont être «renouvelées» mais elles vont avoir un «cadre plus exigeant, mieux contrôlé et un pilotage plus strict de l’Etat», a-t-il déclaré ce mercredi 9 juillet.
Dans la journée, Philippe Tabarot doit annoncer une loi pour les transports «qui fixera les grandes orientations en matière de financement des infrastructures» à horizon 2030. Cette loi prévoit également «le fléchage de l’intégralité des recettes des futurs péages vers les infrastructures de transports» et une «hausse des investissements pour la régénération du réseau ferroviaire», a précisé le ministère.
Cette annonce fait suite à une large consultation d’élus, professionnels et économistes dans le cadre de la conférence Ambition France Transports – une conférence de financement des transports à horizon 2040 qui se voulait retentissante – dont le rapport doit être remis ce mercredi au ministre.
Il s’agissait de réfléchir aux modes de financement nécessaires à la modernisation des réseaux de transports, l’augmentation de l’offre et l’accélération de la transition écologique d’ici à 2040. Un sujet qui concerne les autoroutes mais également la SNCF ou les RER. Le tout en préservant les deniers de l’Etat.
Cette annonce de Tabarot est une bonne nouvelle pour les concessionnaires comme Vinci et Eiffage. Alors que le Rassemblement national ou La France insoumise souhaitent la renationalisation des autoroutes, la prolongation de ces concessions donne de l’air aux gestionnaires qui vont continuer de profiter de cette activité très rémunératrice : selon les résultats annuels de ces entreprises, elles ont dégagé un chiffre d’affaires de 39,3 milliards d’euros en 2023, pour un bénéfice de 4 milliards.
Sans nationaliser, l’Etat compte bien récupérer une part de cette manne financière, alors que plusieurs milliards sont nécessaires par an pour l’entretien et la rénovation des routes nationales, départementales et communales. D’autant que le gouvernement cherche toujours à économiser 40 milliards d’euros dans son budget de 2026.
Libération