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Les concessions d’autoroutes vont avoir un « cadre plus exigeant », assure le ministre des transports

Les concessions d’autoroutes vont avoir un « cadre plus exigeant », assure le ministre des transports

Le gouvernement compte mettre les péages autoroutiers à contribution, ainsi que la SNCF, pour financer les milliards d’euros nécessaires à la modernisation des réseaux routier et ferroviaire. Il faut acter le « refus de la gratuité généralisée » dans les transports en commun comme sur les autoroutes, a déclaré mercredi 9 juillet le ministre des transports, Philippe Tabarot (Les Républicains). « En période de contrainte budgétaire, nous ne pouvons pas nous priver de ces ressources pour développer l’offre », a-t-il lancé.

Les besoins d’entretien sont énormes et le budget contraint, a relevé l’ex-secrétaire d’Etat aux transports Dominique Bussereau, à l’occasion de la remise d’un rapport sur le financement des infrastructures.

Réunis dans le cadre de la conférence Ambition France transport, experts, élus et professionnels ont dégagé 14 propositions. Parmi celles retenues par le gouvernement, Philippe Tabarot a mis en avant le maintien d’un nouveau modèle de concession sur les autoroutes, alors que les concessions actuelles, que se partagent Vinci, APRR et Sanef, arriveront à leur terme à partir de 2031. Les nouvelles concessions devront être « plus restreintes », « auront une durée plus courte » et un système d’encadrement de la rentabilité, a détaillé le ministre.

Plus tôt, le ministre des transports avait déclaré à l’Agence France-Presse que les concessions des autoroutes françaises allaient être « renouvelées » mais avoir un « cadre plus exigeant, mieux contrôlé et un pilotage plus strict de l’Etat ».

2,5 milliards d’euros supplémentaires

Un premier projet de loi prévu pour décembre 2025 devra graver ces orientations dans le marbre. S’ils étaient maintenus à un « niveau proche de celui d’aujourd’hui », les péages rapporteraient 2,5 milliards d’euros supplémentaires chaque année à partir de 2036, selon le rapport. « On ne souhaite pas augmenter significativement la participation de l’usager », a souligné Philippe Tabarot.

Toutes les recettes reversées à l’Etat dans le cadre de ces nouvelles concessions autoroutières « iront aux transports », que ce soit le réseau ferroviaire ou les routes, a-t-il ajouté. Alors que la mobilisation se poursuit dans le Tarn contre la construction de l’autoroute A69, le ministre a précisé que la loi allait « consacrer la priorité accordée à la régénération et à la modernisation de réseaux existants ».

Le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) a été chargé d’une « repriorisation des grands projets », qu’il devrait publier en 2026. « On ne peut plus se permettre des projets qui vont faire plaisir à tel parlementaire ou tel élu local », a lancé M. Tabarot en conférence de presse.

Opposition à une taxe sur les billets des TGV

Du côté du réseau ferroviaire, la loi fixera l’objectif d’augmenter le montant des investissements dans le réseau ferré de 1,5 milliard d’euros par an, pour atteindre 4,5 milliards par an en 2028. Pour rassembler cette somme, le ministère compte sur la SNCF, grâce à un réinvestissement de ses bénéfices, mais aussi sur des capitaux privés et sur des certificats d’économie d’énergie.

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Philippe Tabarot s’est cependant opposé à une taxe sur les billets des TGV, suggérée par le rapport d’Ambition France transport. D’autres propositions, comme une taxe sur les livraisons de colis à domicile ou une augmentation des taxes d’immatriculation des voitures, n’ont pas été reprises non plus. Présente à la conférence, la direction de la SNCF n’a pas souhaité commenter ces orientations.

Concernant les routes, dont la détérioration à moyen terme est préoccupante, le ministre souhaite que le projet de loi de finances 2026 comporte une revalorisation des crédits alloués à leur entretien. Le rapport propose également de faciliter le retour de l’écotaxe régionale, qui fait payer les poids lourds empruntant certains réseaux routiers très fréquentés.

« Proie facile »

Le président de l’Union des entreprises transport et logistique de France (TLF), qui rassemble des entreprises du transport et de la logistique, a condamné mercredi ces « bonnes vieilles recettes » avec « plein d’idées fiscales qui reconstituent une forêt d’épées de Damoclès au-dessus de nos têtes ».

« Il va falloir qu’on arrête de taper sur ce secteur, qui est un peu la proie facile », où les défaillances d’entreprise se multiplient, a protesté Jean-Thomas Schmitt auprès de l’AFP.

Un deuxième jalon de la loi devrait définir « ultérieurement » les projets d’investissement et leur financement, a précisé le ministère. La remise à niveau et la modernisation des infrastructures nationales ferroviaires, routières et fluviales nécessitent d’investir environ 3 milliards d’euros supplémentaires par an sur la période 2026-2031.

Les infrastructures de transport, notamment les grands réseaux ferroviaires, routiers et fluviaux de l’Etat, « se sont dégradées de manière continue depuis plusieurs décennies, faute d’investissements à la hauteur pour les entretenir », a noté le rapporteur de la conférence Ambition France Transport.

Le Monde avec AFP

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