Lidl, Aldi, Action, les supermarchés discount ont la cote: "C'est en train de devenir une norme"

Le marché du discount s'installe dans les habitudes des consommateurs. Neuf foyers français sur dix se sont rendus dans une enseigne discount au cours des 12 derniers mois, selon une étude du cabinet Circana. "C'est en train de devenir une norme", analyse, sur RMC jeudi, Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce alors que les magasins Action, Lidl et Aldi pour ne citer qu'eux, attirent toujours plus de clients.
Sur le parking d'un magasin discount situé à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, Aïcha liste fièrement les affaires qu'elle vient de réaliser, ticket de caisse en main. Cette accompagnante d'élèves en situation de handicap se rendait "avant ponctuellement" dans les enseignes discount. Mais aujourd'hui elle y va de plus en plus. "Aujourd'hui il y a même des marques. Quand même sur certains produits, on arrive à avoir 5 euros en moins sur son caddie, voir 10. Ce qui n'est pas négligeable à l'heure actuelle", ajoute-t-elle.
Un peu plus loin sur le parking, Céline range "le café, le fromage, le beurre" dans le coffre de sa voiture. Elle se réjouit de voir des prix "plus attractifs" que dans les grandes surfaces classiques. "En ce moment c'est un peu plus dur, donc je continue de venir là. Je ne suis pas allée dans des enseignes plus connues pour un plein de courses", explique cette mère de deux enfants.
Pour certains Français, comme Malika, sans emploi, ces magasins sont devenus un besoin essentiel. "Depuis que je suis en situation de handicap, le budget a forcément changé énormément", confie-t-elle au micro d'Apolline Matin. Avec 1.034 euros par mois, elle n'a pas le choix.
"C'est impossible pour moi d'aller dans des grandes enseignes pour me nourir. Impossible".
Ces enseignes attirent désormais et de plus en plus tout type de clientèle, notamment des clients avec des revenus confortables. Fonctionnaire, Sarah est dans "une bonne situation", mais à cause de l'inflation, elle garde un oeil sur les prix. "Même les gens qui ont les moyens font attention. Ce n'est pas cher et on trouve un peu de tout", assure-t-elle.
Le discount représente aujourd'hui "6,8% des dépenses courantes des Français", selon l'étude réalisée par Circana. "Ce n'est pas rien", estime Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce. "Vous ne pouvez pas capter une partie des dépenses des Français sans être accessible."

Action est notamment l'une des enseignes qui a bien compris qu'il fallait proposer des prix accessibles pour vendre en grande quantité. Le groupe néerlandais a même réussi à fidéliser sa clientèle. "Les clients viennent 9 fois dans l'année en moyenne. Ce qui est absolument considérable pour des magasins qui sont souvent au fond des zones commerciales", note Frank Rosenthal.
Mais se placer au fond des zones commerciales fait partie intégrante de leur stratégie. "Ils ont un modèle pour dépenser le moins possible, et être le plus efficace sur le prix pour les clients d'Action", explique l'expert en marketing.
"Les clients ne viennent pas chercher un beau magasin, ils viennent chercher des produits avec un bon rapport qualité-prix et des prix pas très chers."
Même si l'alimentaire représente la majeure partie des achats (59,1% selon l'étude), ce sont les produits d'hygiène, d'entretien ou encore de décoration, vendus notamment chez Action, qui boostent le secteur du discount.
RMC