Luxe : les bénéfices du français Kering, numéro 3 mondial du secteur, dévissent de 46 %

Après -22 % pour LVMH il y a quelques jours, c’est au tour de Kering d’annoncer ce mardi 29 juillet un bénéfice net en chute de 46 % pour le premier semestre 2025, à 474 millions d’euros. Le groupe de luxe de François-Henri Pinault, numéro 3 mondial du secteur, est plombé par une baisse de ses ventes et les difficultés de sa marque phare Gucci, qui représente près de la moitié de ses ventes.
Sur les six premiers mois de l’année 2025, le chiffre d’affaires de Kering, également propriétaire d’Yves Saint Laurent, Bottega Veneta ou Balenciaga, chute de 16 %, à 7,6 milliards d’euros. Dans un communiqué, le PDG, François-Henri Pinault, juge que «les résultats publiés restent encore bien en deçà de notre potentiel». Mais le dirigeant dit aussi être convaincu «que les efforts déployés depuis deux ans ont permis de poser des bases solides».
Le groupe continue d’affronter «un environnement économique et géopolitique qui demeure incertain», reconnaît le communiqué. Sa rentabilité a continué de baisser au premier semestre : la marge opérationnelle courante est descendue à 12,8 %, contre 17,5 % un an plus tôt. Le problème principal de Kering est qu’il ne parvient pas à redresser Gucci, sa marque italienne phare, qui représente à elle seule les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle. Au deuxième trimestre, Gucci a ainsi vu ses ventes reculer de 27 % à 1,46 milliard d’euros.
Les autres marques du groupe ne sauvent pas davantage les meubles. Le chiffre d’affaires d’Yves Saint Laurent recule de 11 % à 1,29 milliard d’euros. Celui des autres «maisons», parmi lesquelles on retrouve Balenciaga, diminue de 15 % à 1,46 milliard d’euros.
Kering fonde beaucoup d’espoirs dans l’arrivée, à la mi-septembre de son nouveau directeur général, l’ancien dirigeant de Renault, Luca De Meo. A ce moment, François-Henri Pinault, fils du fondateur du groupe, François Pinault, prendra du recul sur la gestion des affaires courantes, même s’il restera président du conseil d’administration. Lors de la présentation des résultats, la directrice financière de Kering, Armelle Poulou, a indiqué que l’entreprise avait d’ores et déjà commencé à travailler avec Luca De Meo sur les orientations futures.
Concernant le contexte macroéconomique délicat, l’accord sur les droits de douane, conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis dimanche, ne semble pas inquiéter outre mesure la direction de Kering. Les 15 % de surtaxe imposés par Donald Trump sont jugés «totalement gérables» par Armelle Poulou, qui ouvre la porte à une nouvelle augmentation des prix à l’automne. Au même moment, le nouveau directeur artistique de Gucci, Demna Gvasalia, présentera la nouvelle collection de la marque. C’est peu dire que la pression sur ses épaules est grande.
Le secteur du luxe, dont les trois champions français sont LVMH, Hermès et Kering, connaît une période difficile au niveau mondial. Triomphant après les années Covid, ce marché qui pèse 363 milliards d’euros a reculé pour la première fois en quinze ans (hors période de Covid) en 2024.
Libération