Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

Malgré l'essor du temps partiel, la Suisse bosse toujours plus

Malgré l'essor du temps partiel, la Suisse bosse toujours plus

Publié

EmploiMalgré l'essor du temps partiel, la Suisse bosse toujours plus

Le nombre d'heures travaillées dans notre pays est en hausse. Mais s'il y a davantage d'emplois qu'avant, les taux de travail baissent et les absences augmentent.

Yannick Weber
Travailler plus pour cotiser plus, travailler moins pour un équilibre sain, la subtile équation est débattue en politique.

Travailler plus pour cotiser plus, travailler moins pour un équilibre sain, la subtile équation est débattue en politique.

20min/Matthias Spicher

Chaque année, le nombre total d'heures travaillées dans le cadre professionnel par les habitants en Suisse augmente. En 2024, le chiffre se monte à 8,117 milliards d'heures. C'est seulement 0,1% de plus qu'en 2023. «Cette légère hausse est due à la progression du nombre d’emplois (+0,8%), presque entièrement compensée par une baisse de la durée effective par emploi (–0,7%)», relève l'Office fédéral de la statistique (OFS) jeudi.

En d'autres termes, avec l'augmentation de la population, il y a de plus en plus de gens qui bossent, mais ils le font en moyenne moins longtemps chacun, pour un résultat à somme quasi nulle. L'essort du temps partiel explique en grande partie cette diminution moyenne du temps de travail moyen par emploi. Mais ce n'est pas tout. En 2024, l'OFS constate une assez forte hausse des absences pour raisons de santé. Rien qu'entre 2023 et 2024, «le nombre annuel moyen de jours d’absences, en raison de santé, est passé de 7,6 à 8,5 jours par emploi», note l'OFS.

Et que dire des vacances? Les entreprises sont de plus en plus généreuses pour attirer les employés. Chaque année, le nombre moyen de jours de vacances augmente, avec, en 2024, une moyenne de 5,2 semaines par année (0,3 jour de plus qu'en 2023).

Cette évolution inquiète une partie de la classe politique, qui y voit une non-exploitation du potentiel de main-d'œuvre en Suisse. «Le travail à temps partiel volontaire entraîne des pertes au niveau des impôts ou encore une diminution des recettes des assurances sociales financées par les cotisations», relevait le conseiller national Nicolò Paganini (C/SG) au Parlement.

L'an dernier, il a présenté un postulat chargeant le Conseil fédéral d'analyser les conséquences du temps partiel et quelles mesures pourraient être prises pour «favoriser un taux d’activité plus élevé chez les personnes n’ayant pas de tâches d’assistance ou de soutien au sein de leur famille». Il a été accepté largement, seule la gauche s'y étant opposée.

Travailler moins coûte en matière de recettes fiscales. Mais travailler plus coûte en matière de santé. Tel était l'argument de la gauche au moment du débat au Parlement. «Nous vivons dans un pays où le taux d’épuisement professionnel est très élevé. Les burn-out nous coûtent entre 9 et 16 milliards de francs chaque année. S’il y a des gens qui souhaitent travailler moins d’heures pour protéger leur santé mentale, nous ne devrions pas diaboliser cela», avait dit Tamara Funiciello (PS/BE). Selon les chiffres de l'OFS, les maladies ou accidents représentent deux tiers des absences des salariés au travail (hors vacances).

20 Minutes

20 Minutes

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow