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Meurthe-et-Moselle. Il y a 20 ans, jour pour jour, Nancy inaugurait une nouvelle place Stanislas entièrement piétonne

Meurthe-et-Moselle. Il y a 20 ans, jour pour jour, Nancy inaugurait une nouvelle place Stanislas entièrement piétonne

Chaque lundi, la rédaction dresse un point d’étape sur un dossier nancéien. Cette semaine, pleins feux sur le 20 e anniversaire de la pietonnisation de la place Stanislas. Cette métamorphose qui devait pousser la voiture hors de la place a fait grincer plus d’un dentier. Il y a 20 ans pourtant, le 19 mai 2005, était inaugurée en grande pompe (et à l’échelle internationale !) la restauration complète de la place Stan, et sa piétonnisation. Ce qu’aujourd’hui plus personne ne vient discuter. Et pour cause !

Cette inauguration ne manquait pas de panache ! Programmée le 19 mai 2005, à l’occasion d’un sommet du triangle de Weimar, elle réunissait Jacques Chirac, Gehrard Schröder et Aleksander Kwasniewski. Excusez du peu !

Bizarrement pourtant, 20 ans plus tard exactement, l’anniversaire en passe presque inaperçu.

Peut-être parce que la célèbre place avait déjà été le centre de l’attention lors des 30 ans de son classement au patrimoine mondial de l’humanité.

Peut-être, aussi, parce que ce succès est à mettre au compte des adversaires de la municipalité actuelle.

N’ayons pas peur des mots cependant : la piétonnisation de la place Stanislas a changé la face, si ce n’est du monde, au moins celle de Nancy !

Lorsqu’en 2005, André Rossinot, maire de l’époque, célébrait la fin d’un chantier monumental, il n’a pas manqué de vanter la vision et l’audace de son équipe. L’édile ne figurait pourtant pas parmi les premiers convaincus à l’origine.

C’est qu’à l’époque, on estimait à 14 000 le nombre de véhicules s’offrant, chaque jour, un petit passage au pied du gros Stan. Et les politiques en étaient persuadés : mettre un terme à la révolution automobile perpétuelle, c’était la révolution assurée ! Usager accroché à son volant ou commerçant inquiet pour son chiffre d’affaires, on ne savait qui, des deux, allait hurler le plus fort.

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Mais en cette fin de XX e siècle, l’impact de la pollution sur les murs historiques autant que sur les poumons ne pouvait plus être ignoré.

Des associations écologiques donnaient de la voix, leurs arguments finirent par être entendus jusque dans les rangs de l’équipe municipale de centre droit.

Le chantier s’est donc ouvert sous l’égide de Pierre-Yves Caillaut : l’architecte en chef des monuments historiques.

La piétonnisation n’étant, finalement, que la cerise sur l’énorme gâteau de ce programme conçu d’abord pour rénover la place à l’occasion de son 250 e anniversaire.

Depuis l’hôtel de ville, plus une seule voiture en vue !   Photo Lysiane Ganousse

Depuis l’hôtel de ville, plus une seule voiture en vue ! Photo Lysiane Ganousse

Le projet, chiffré à 8 M€, incluait en effet, de restaurer les façades, de revoir totalement l’éclairage, redorer les grilles Jean Lamour, et réinstaller des lices de bois sur le pourtour, comme à l’origine. À l’époque, leur présence, pourtant attestée par un tableau dit « de Pange » retrouvé en 2003, avait déclenché la polémique. Aujourd’hui, cette forme de « banc public » à rallonge fait l’unanimité.

Last but not least, il fallait faire table rase des vieux pavés de 1958. Mais plutôt que les remiser dans une décharge quelconque, ils ont été proposés à la vente, au profit d’associations caritatives, au prix d’1€ pour chaque pavé de 2 kg. Et ce fut une razzia !

On leur substitua d’autres pavés, plus larges, originaires de Croatie. Certes beaux, mais remarquables aussi pour leur caractère réfléchissant et douloureusement éblouissant, glissants à la moindre averse, et sensibles au gel.

D’ailleurs, 20 ans plus tard, victimes parfois de spectaculaires lézardes sans doute dues aussi à des mouvements de terrain, ils font l’objet de régulières et coûteuses opérations de remplacement.

D’autres bilans sont moins fâcheux, pour recourir à une litote… Et même franchement positifs, pour « parler vrai ».

À commencer par les chiffres d’affaires des commerçants qu’on n’entend plus du tout se plaindre.

Quant au Mapping, lancé en 2007, il est devenu depuis une véritable institution estivale embrasant les façades en même temps que les imaginaires. Au bénéfice de 7,5 millions de spectateurs revendiqués en cumulé. Même si la formule peine à se renouveler à présent.

Positif, surtout, le rayonnement dont cette place restaurée fait désormais profiter toute la ville à l’échelle nationale et internationale. Ce qui lui a valu un intérêt touristique croissant, redoublé encore lorsque le site décrocha en 2021, le titre de Monument préféré des Français.

Un monument préféré, et piétonnisé !

Photo Photo Lysiane Ganousse

Piétonnisation : un sujet de débat persistant

La piétonnisation a fait débat à la fin du XX e siècle ? Elle ne s’impose pas avec plus de facilité 25 ans plus tard, on a pu le constater lorsque l’équipe de Mathieu Klein décida d’élargir le périmètre du centre-ville interdite au trafic.

Les méfaits de la pollution sur la santé sont pourtant bien connus aujourd’hui, les dégâts occasionnés par les usages carbonés également, mais les changements d’habitude n’en sont pas plus aisés pour autant. Autour de la place Stan, depuis septembre 2022, la rue des Dominicains (prolongée rue du Pont-Mouja vers le Sud), la rue Gambetta et la rue Gustave-Simon (depuis la rue Saint-Dizier), la Grand-Rue (jusqu’à la porte de la Craffe) sont désormais réservés à l’usage des piétons. Même si quelques dents grincent encore, cette nouvelle réalité semble peu à peu être digérée.

Et le sera peut-être d’autant mieux quand seront achevés les derniers travaux d’aménagements et d’embellissement lancés ce printemps depuis la place Vaudémont.

L.G.

L'Est Républicain

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