« Musée des horreurs » : la CFDT vent debout contre la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés

Par Le Nouvel Obs avec AFP
Astrid Panosyan-Bouvet lors de la conférence de presse donnée par le gouvernement Bayrou, sur ses pistes afin de faire des économies et réduire la dette de la France, à Paris, le 15 juillet 2025. JEANNE ACCORSINI/SIPA
La possibilité pour les salariés de monétiser leur cinquième semaine de congés payés fait partie « du musée des horreurs » des idées du gouvernement pour réformer le droit du travail, a estimé ce jeudi 17 juillet la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon.
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Le Premier ministre François Bayrou a annoncé mardi qu’il allait proposer aux partenaires sociaux d’ouvrir des négociations sur l’assurance chômage et sur le droit du travail, afin notamment de « faciliter les recrutements » et « augmenter les offres d’emploi ».
La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a précisé par la suite que « la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés » ferait partie des pistes qui allaient être mises sur la table. Dans les faits, cela signifie qu’un salarié aurait la possibilité de volontairement sacrifier sa cinquième semaine de congés pour être rémunéré. Ce mécanisme existe déjà, depuis 2022 pour la monétisation des RTT.
« Le sujet numéro un, c’est le pouvoir d’achat »« La monétisation de la cinquième semaine de congés payés, ça fait partie du musée des horreurs qui a été ouvert au moment de la présentation de ce qui pourrait être fait sur le droit du travail », a réagi Marylise Léon sur France Inter.
La monétisation des congés payés est pour le moment interdite aux entreprises. Elle fera donc partie de la négociation entre partenaires sociaux sur le volet Code du travail -, dont un document d’orientation sera envoyé début août.
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« Aujourd’hui, le sujet numéro un, c’est la question effectivement du pouvoir d’achat, mais ce n’est pas aux salariés eux-mêmes de se payer un peu plus de marge de manœuvre pour boucler les fins de mois en rognant sur leurs congés », a-t-elle fait remarquer.
Dans des propos recueillis par « le Parisien », le président de la CFTC Cyril Chabanier, ajoute : « Avant de vouloir faire travailler plus les gens qui travaillent déjà, le sujet est de d’abord donner du travail à ceux qui n’en ont pas. Par rapport à nos partenaires européennes, le taux d’emploi des jeunes et des seniors est mauvais, avec plus de dix points d’écart. »
Une mobilisation n’est « absolument pas exclue »Concernant le plan d’économies dévoilé par François Bayrou, la numéro un de la CFDT a dit être « tout à fait lucide sur le fait que la situation est grave et qu’il y a besoin d’avoir un budget particulier » mais il ne faut pas que ce dernier se fasse aux dépens de la « transition écologique » ou de la « justice sociale ».
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« Le monde du travail ne peut pas admettre des mesures profondément injuste et des efforts absolument pas partagés », a-t-elle prévenu. Quant à la question de l’assurance chômage, « quand j’entends François Bayrou nous expliquer qu’il faut encore (la) réformer parce que c’est un frein à l’emploi, c’est un jour sans fin ».
Dans ce contexte, la mobilisation de la CFDT n’est « absolument pas exclue », a-t-elle prévenu. « Là c’est le temps de la discussion (…) mais ça fait partie du panel de la possibilité d’actions. »
Par Le Nouvel Obs avec AFP
Le Nouvel Observateur