Natation. État des infrastructures, hausse des noyades… Alain Bernard et Florent Manaudou lancent l’alerte

Dans une tribune, les deux champions olympiques de natation alertent sur la situation des piscines publiques en France.
Un appel pour sauver les piscines françaises. Dans une tribune publiée ce samedi dans les colonnes du Parisien, les nageurs Alain Bernard et Florent Manaudou tirent la sonnette d’alarme. Les deux champions olympiques plaident pour un vrai « plan piscine » pour rénover et construire des piscines en France.
Les deux sportifs alertent sur l’état des infrastructures aquatiques. Ils rappellent que, en 2025, les piscines françaises ont une moyenne d’âge de 40 ans et que 40 % des centres aquatiques ont été construits avant 1975. « Les piscines sont devenues des passoires énergétiques », écrivent-ils aussi.
Un coût d'entretien des bassins qui représente un fardeau pour les collectivités. Résultat : certaines communes réduisent les horaires, d'autres ferment purement et simplement leurs équipements.
500 000 élèves privés d’apprentissageEt cela a de grandes conséquences pour les enfants. Les nageurs citent une enquête du SNEP-FSU de juin 2025, qui démontre que 15 % des établissements scolaires n’ont pas accès à une piscine.
« Ce qui représente 500 000 élèves, alors même qu’apprendre à nager à tous les élèves est une priorité nationale, inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences du ministère de l’Éducation nationale », peut-on lire dans la tribune.
Dans leur texte, les deux champions insistent aussi sur un point central : la montée inquiétante des noyades. Par rapport à la même période en 2023, ils observent une hausse préoccupante des noyades de 41 % pour la période du 16 juillet au 15 août 2024 par rapport à la même période en 2023, en partant des données de Santé publique France. « Les enfants de moins de 6 ans représentent 29 % des noyades », notent-ils.
Alain Bernard et Florent Manaudou souhaitent voir un « nouvel élan » impulsé en 2025. « Il est accablant de constater en 2025, au lendemain des excellents résultats de la natation française aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, que la situation des piscines en France est la même que dans les années 1970 », écrivent-ils.
« Il ne s’agit pas de financer des équipements de grand luxe ou dispendieux », préviennent-ils, mais de bâtir des piscines sobres, fonctionnelles, et tournées vers l’apprentissage. Et l’argent existe, notent les deux champions : « Les JOP ont dégagé 75 millions d’euros d’excédents ».
Une partie de cette somme pourrait être affectée à la lutte contre les noyades et à l’apprentissage de la natation, selon eux. Et de conclure : « Ce serait un des plus beaux héritages des JOP. Les champions de demain apprennent à nager dans nos bassins. »
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