Nucléaire : la pleine puissance de l’EPR de Flamanville repoussée à la fin de l’automne

EDF prévoit désormais que le réacteur EPR de Flamanville atteindra sa pleine puissance « avant la fin de l’automne », alors que le groupe espérait jusqu’à présent pouvoir franchir cette étape d’ici à la fin de l’été, selon un message vendredi 1er août.
La prolongation d’un arrêt « pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal » conduit à modifier « la date d’atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l’automne », a indiqué le groupe électricien dans un message d’information sur son site Internet.
Alors que le réacteur était à l’arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d’essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l’arrêt pour intervenir sur des soupapes.
L’exploitant nucléaire avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l’eau du circuit primaire à une pression de 155 bars « n’étaient pas complètement conformes » aux attendus en termes d’« étanchéité ».
En raison de ces « aléas », EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.
« Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles », justifie EDF.
Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100 % de puissance du réacteur. « Il y a 1 500 critères de sûreté qui sont testés lors d’un premier démarrage (de réacteur) », souligne une porte-parole d’EDF. Lors de ces phases d’essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de « refaire des réglages », explique-t-on. Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec 12 ans de retard par rapport à la date prévue.
Après un chantier émaillé de déboires et d’aléas techniques, les coûts de Flamanville 3, premier réacteur nucléaire à démarrer depuis vingt-cinq ans, ont explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d’euros. Selon un rapport de la Cour des comptes de janvier, EDF estime aujourd’hui son coût total à 19,3 milliards d’euros aux conditions de 2015, et même 22,6 milliards d’euros aux conditions de 2023, « coût de financement compris ».
La Croıx