Opérations escargot, blocage du réseau de bus… les manifestations des chauffeurs de taxi se poursuivent à Paris, Marseille et Pau
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Dans la capitale, le boulevard Raspail, situé tout près du ministère des Transports, devrait se retrouver ce jeudi et comme la veille bloqué, selon les informations de France Info. Mercredi, concerts de klaxons et feux d’artifice sous la pluie se sont fait entendre jusqu’à tard dans la soirée.
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«Des chauffeurs de taxis de province sont en train rallier Paris avec des blocages prévus à Orly et à Roissy», a prévenu, à l’antenne de France Info, le secrétaire général de la Fédération nationale du taxi, Dominique Buisson. La veille, des taxis avaient bloqué des accès secondaires à la plateforme d’Orly durant une quinzaine de minutes, les axes principaux étant contrôlés par les forces de l’ordre, a relaté la police.
L’intersyndicale a entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés, qui devrait voir le jour le 1 er octobre. Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent une part essentielle du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, et 6,3 milliards dans le budget de la santé en 2023 selon le ministère de la Santé. Les taxis sont encouragés à regrouper les patients qui ont des trajets proches, et à se géolocaliser pour éviter les fraudes.
Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de «l’optimisation des coûts». Mais il demande le gel du projet actuel. Plusieurs milliers de taxis des villes et des champs manifestent depuis à travers toute la France. Le climat s’est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l’ordre et quatre manifestants parisiens ont été poursuivis.
De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt. Le ministère des Transports a proposé mercredi 21 mai un contrôle renforcé des VTC. Il va notamment demander aux préfets un «renforcement des contrôles contre la fraude visant notamment l’exercice illégal d’activité, les maraudes et les racolages illégaux», a tenté de rassurer le ministère dans un communiqué.
«On n’est pas contre» ces mesures, a répliqué Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). «Mais c’est de l’administratif, ça ne répond pas aux besoins du terrain», a-t-elle tranché.
La plateforme de VTC Uber a appelé au calme mercredi en regrettant l’agression physique de quatre chauffeurs lundi, à Paris, Grenoble et Marseille, «incluant des menaces avec une arme à feu, un taser et même avec utilisation d’une bombe lacrymogène». «Les réglementations VTC et taxi sont claires, et chacun doit pouvoir exercer son activité sereinement dans le respect de la loi sans être la cible d’intimidations», a insisté Laureline Serieys, directrice d’Uber en France, dans un communiqué. «Nous appelons à une désescalade des tensions et au respect de la liberté de chacun».
A Pau, les taxis clament avoir reconduit leur préavis de grève «de façon illimitée», selon Baptiste Ondarts, vice-président d’un syndicat local de taxis. Après être allés devant la maison du Premier ministre, François Bayrou, ils envisagent «de s’inviter dans des événements et des rendez-vous institutionnels à Pau», a-t-il ajouté.
Comme promis, ce jeudi, les grèves se poursuivent dans la ville pyrénéenne avec des opérations escargot, le blocage, pour les automobilistes, de la gare, ainsi que l’immobilisation matinale d’Idélis, le réseau de bus de l’agglomération, alerte la République des Pyrénées. A 6 h 30, heure des premiers départs, aucun bus n’a pu sortir du dépôt jusqu’à la levée du blocage à 7 h 15. Idélis a confirmé que les bus avaient finalement pu démarrer, avec des retards qui devaient être absorbés vers 8 h 30.
Du côté de Marseille, «de fortes perturbations étaient attendues dès 7 heures du matin», a prévenu la préfecture des Bouches-du-Rhône dans un communiqué rapporté par nos confrères d’Actu Marseille. Toujours selon les informations des autorités, les manifestants ont annoncé une opération escargot tout au long de la journée du jeudi : depuis Ollioules, dans le Var, où le rendez-vous était fixé à 7 heures. Le cortège devrait se diriger vers Marseille par l’A50, à un rythme très ralenti. Une fois à destination, les manifestants ont prévu de se réunir dans le centre, au niveau de l’avenue du Prado et de la place Castellane, «occasionnant une gêne importante de la circulation», annonce la préfecture. La veille déjà, des files ininterrompues de dizaines de taxis bloquaient l’avenue du Prado, engendrant de grosses difficultés de circulation, sans dégénérer.
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