Paris : un contrôleur aérien suspendu pour avoir dit «Free Palestine» à l’équipage d’une compagnie israélienne

Deux mots de trop. Le ministère des transports a suspendu un contrôleur aérien qui, dans un échange radio, a prononcé «Free Palestine» à l’attention de l’équipage de la compagnie israélienne El Al. La sanction est tombée mardi 12 août, annoncée par le ministre des Transports lui-même. «L’analyse des enregistrements prouve que les faits sont avérés», a écrit mardi sur X Philippe Tabarot, précisant que le contrôleur s’est «vu retirer toute possibilité d’exercer jusqu’à nouvel ordre».
Les propos ont été tenus lors d’un vol lundi au départ de Paris-Charles-de-Gaulle, a fait savoir à l’AFP le ministère des Transports, qui précise que le contrôleur incriminé appartenait au Centre en route de la navigation aérienne (CRNA) Nord à Athis-Mons (Essonne), qui venait de prendre le relais de la tour de contrôle de l’aéroport Paris-CDG après avoir quitté la piste de décollage. «Une procédure disciplinaire a été immédiatement engagée. La sanction devra être à la hauteur de la gravité des faits», a déclaré Philippe Tabarot.
Pour le ministre, ces faits contreviennent «aux règles des radiocommunications, qui doivent se limiter à la sécurité et à la régularité du trafic aérien» et témoignent «d’un non-respect du devoir de réserve du fonctionnaire», statut des contrôleurs aériens en France. Une enquête administrative avait été ouverte plus tôt dans la journée, après un signalement par la compagnie porte-drapeau d’Israël, El Al.
Le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) de France avait alors dénoncé un «incident inacceptable», qui «contrevient à la fois à l’impératif de neutralité politique mais aussi aux protocoles de sécurité qui régissent les échanges entre une tour de contrôle et un avion en phase de décollage».
L’attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, a entraîné côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61 599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Libération