Pierre-Edouard Stérin, le saint patron de l’extrême droite

Quel est le point commun entre le week-end dans un spa du Calvados offert à votre chéri·e pour son anniversaire, l’abonnement que vous avez déjà pris dans un club de sport (résolution de rentrée oblige), des croquettes pour chats délicats, le sac à main qui ne sort du placard que pour les grandes occasions ou la dernière soirée bowling où vous vous êtes mis minable avec vos potes ? Dans l’ordre des achats ou loisirs évoqués, les entreprises Smartbox, Dynamo cycling, Caats, Polène et Speedpark appartiennent ou ont appartenu à cet homme : Pierre-Edouard Stérin, un businessman français de 51 ans né à Evreux. C’est d’ailleurs grâce au succès de la première marque citée, Smartbox, qu’il est devenu milliardaire. Et un peu connu. Il l’est aujourd’hui beaucoup plus, pour une raison toute autre : sa volonté de contribuer, grâce à son argent, à l’accession au pouvoir en France des droites extrêmes. Pierre-Edouard Stérin est en quelque sorte un petit-cousin de Vincent Bolloré, lancé dans la même aventure politique, le milliardaire breton ayant, lui, choisi d’investir dans les médias pour favoriser son dessein. Les deux hommes ont d’ailleurs ensemble parrainé, en juin, une soirée de gala au Casino de Paris, avec Eric Ciotti, Jordan Bardella, Sarah Knafo et Marion Maréchal en guest-stars.
Pierre-Edouard Stérin a le mérite de jouer cartes sur table et d’assumer son profil identitaire et chrétien, aux idées réactionnaires. Il revendique le patriotisme extrémiste qui le guide dans sa volonté de servir «le Christ et la France». Mais si l’entreprise politique de Pierre-Edouard Stérin est désormais connue, les entreprises qui la servent le sont beaucoup moins. C’est donc dans cette galaxie de boîtes, prises de participations, ventes, financements philanthropiques de cet homme d’affaires – par ailleurs exilé fiscal – que plongent les enquêtes que nous publions aujourd’hui. Pierre-Edouard Stérin ou la face cachée d’un business au service de l’extrême droite.
Libération