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Plongée dans les derniers instants d’un voilier échoué à Saint-Tropez

Plongée dans les derniers instants d’un voilier échoué à Saint-Tropez

Élevé dans les airs, accroché par d’épaisses chaînes, le voilier révèle ses fatales blessures sur son ventre. Le nez de la coque arraché, les flancs griffés, les garde-corps pliés, la vision de cette embarcation torturée, grutée sur le parking du port de Saint-Tropez, fait fondre en larme sa propriétaire. "Pour moi, c’était comme une maison mobile me permettant de faire le voyage de mes rêves. Je ne suis pas attachée à ma voiture ou mon appartement mais mon bateau c’est ma liberté ", s’émeut Christelle Bes.

Les côtes de Saint-Tropez sont régulièrement touchées par les échouages de yachts et voiliers mais bien souvent les épaves restent endormies pendant plusieurs semaines sur les plages ou les rochers et parfois plusieurs mois entreposées à terre. "On n’aime pas vraiment ce genre de situation car c’est généralement difficile d’identifier les propriétaires. Et si on y arrive, il y a parfois des contentieux ou des problèmes d’assurance qui demandent des démarches longues et complexes pour acter une déchéance de propriété", souffle l’adjoint au port et espaces maritimes, Michel Perrault.

En exemple, le Yacht M, renfloué l’automne dernier et un autre petit voilier, entreposés depuis plusieurs mois sur le parking. "L’avancée des procédures nous laisse espérer un retrait au mois de juin", ajoute l’élu.

Les adieux à un compagnon

Mais ici, aucun problème d’assurance ni de recherche de capitaine puisque la propriétaire est à l’origine du signalement. Petit nuage, accroché à un corps-mort dans la baie des canebiers a vu ses amarres céder sous la force des intempéries du week-end de pâques. "Un ami m’a prévenu qu’il était couché sur le sable. On l’a sécurisé pour pas qu’il reparte en mer et on a enlevé la batterie et les voiles pour éviter les pillages. On a seulement laissé du matériel de navigation qui peut servir à des marins qui n’ont pas trop les moyens et il a d’ailleurs été pris. Puis, j’ai contacté l’assistance de mon assurance et le Crossmed pour m’assurer qu’il n’y avait pas de danger."

S’ensuit alors un défilé d’appels pour informer, de l’accident, les gendarmes de la brigade nautique des Issambres, la Direction départementale des territoires et de la mer et la mairie de Saint-Tropez. "Je pensais qu’ils étaient tous en lien mais ça s’est bien déroulé et c’était plutôt rapide."

Après les démarches administratives qui ont duré un peu plus de deux semaines, le bateau a été remorqué, décortiqué et évacué en une matinée. "On enlève les éléments qui représentent un risque de chute sur le trajet mais on fait attention à ne pas tout arracher par respect pour sa propriétaire. C’est la première fois, en plus, qu’on a le capitaine présent lors de l’évacuation", affirme Christophe Rohaut de l’entreprise maximoise chargée du transport. En guise d’adieu deux navettes maritimes des Bateaux verts et de la Rose des vents ont fait un détour pour donner un coup de klaxon. "Ce professionnalisme m’a fait du bien et aussi le soutien des autres marins. Je suis soulagé de le voir partir comme ça"

Var-Matin

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