Pont-à-Mousson. Pavé par pavé, plus de 6000 pierres usées de la place Duroc retrouvent leur éclat sous des mains expertes

Depuis lundi, les marteaux-piqueurs résonnent place Duroc pour la déchausser de ses pavés, avachis par le temps, les infiltrations d’eau et le flot incessant de véhicules. « En dessous, il y a parfois du béton, d’où les marteaux-piqueurs », explique le chef de chantier, Jérôme Simon. « On enlève ce qui est cassé et on remet tout à niveau pour que les pavés se réimbriquent parfaitement, au carré. »

Entamés devant l’hôtel de ville, ces travaux de réfection concernent deux passages piétons, en pavés de grès. Quatre paveurs s’activent à démonter, nettoyer et reposer soigneusement chaque pavé. Le geste est précis : pièce par pièce, les ouvriers replacent la chaussée comme un puzzle. Des joints sont réalisés au sable fin, balayés dans tous les sens pour bien pénétrer et enfin humidifiés pour faire prise avec une chape de sable et ciment.

Paveur depuis cinq ans, Mathias Schanne décrit un quotidien exigeant où les journées s’enchaînent dès l’aube, souvent jusqu’à 16 h. « Ce matin, en deux heures, on a passé 300 pavés ! », glisse le trentenaire entre deux coups de massette en caoutchouc.

« Au total, ça nous en fera 6 000… Heureusement, ce sont de petits pavés, de 10x10 cm, ça casse moins le dos ! », sourit son frère Thibaut en poursuivant l’alignement des lignes noires et blanches du passage piéton, au croisement de la rue Maréchal-Joffre et de la place Duroc.

Plus loin, deux tampons de regards ont déjà été remis à niveau. « Ce sont des points sensibles : avec le trafic, ils s’affaissent », note Jérôme Simon, de l’entreprise de terrassement du même nom. « C’est mon père, Gabriel, qui avait refait toute la place Duroc il y a plus de trente ans ! Les élus savent qu’ils peuvent compter sur nous, on veille à ce que le travail soit nickel. »

Un attachement territorial partagé par le jeune patron de Tib’s aménagement. « Je suis né ici, c’est un plaisir d’y travailler. On redonne forme à la ville ! Fin de semaine prochaine, il ne devrait plus y avoir de nids-de-poule sur la place. »

Dernière phase du chantier, la reprise des ornières à l’entrée de la place Duroc. « C’est une catastrophe par endroits, s’obscurcit Thibaut Schanne, tout ça à cause des semi-remorques qui circulent en ville alors que le transit leur est interdit. » L’arrêté municipal qui interdit la circulation des poids lourds de plus de 3,5 t date pourtant de 1985.

Au total, 60 m² de voirie seront repris d’ici le 17 juillet pour sécuriser la traversée des piétons, des voitures, vélos et autres trottinettes dans le cœur historique de Pont-à-Mousson.