Pour ses 130 ans, la CGT mise sur la jeunesse et prépare son congrès confédéral

À la CGT, les jeunes sont à l’honneur. Ce vendredi 13 juin, 500 adhérents de moins de 35 ans se sont réunis à Montreuil (Seine-Saint-Denis), pour une journée dédiée, dans le cadre des 130 ans de la confédération. « Avec Parcoursup et les difficultés pour s’insérer dans la vie professionnelle que la jeunesse rencontre, c’est notre avenir qui est sacrifié », a martelé la secrétaire générale Sophie Binet, lors d’une conférence de presse.
Pour l’occasion, la confédération a commandé un sondage auprès de Cluster 17 pour identifier les priorités des jeunes générations vis-à-vis du syndicalisme. L’augmentation des salaires (26 %), la garantie d’un accès gratuit à la santé et à l’éducation (23 %) ainsi qu’à un logement digne et abordable (23 %), sont les trois priorités citées par les jeunes sondés. « Si l’on ajoute les questions d’accès à un prix de l’énergie abordable (12 %) et à une alimentation de qualité (16 %), la thématique émergente est celle de la précarité », souligne Nawel Benchlikha, de la commission exécutive confédérale.
Si 44 % des sondés disent avoir une bonne image de la CGT (4 points de plus que l’ensemble des salariés), 95 % d’entre eux se déclarent sans appartenance syndicale. « En France, le syndicalisme s’exerce par procuration. Cependant, l’enquête démontre un vivier de syndicalisation potentielle. C’est l’un des objectifs de notre 54e congrès que nous plaçons sous l’égide de la jeunesse », assure Sophie Binet. Ce dernier se tiendra à Tours du 1er au 5 juin 2026.
Signe encourageant : dans les 70 000 nouvelles adhésions depuis le mouvement de 2023 contre la retraite à 64 ans, « la part des moins de 35 ans, des cadres et techniciens est en forte hausse », insiste la secrétaire confédérale Catherine Giraud, qui prévient : « Ces adhésions se fondent sur des valeurs partagées avec notre centrale lors du mouvement social contre la réforme des retraites et les conséquences de la dissolution de l’Assemblée. Mais si les structures de la CGT veulent avoir une chance de les garder, il faut proposer à ces nouveaux arrivants une formation dès leur première année d’adhésion ». La direction confédérale sortante espère présenter un texte d’orientation, mise en débat dans les structures et syndicats, en février 2026.
D’ici là, et en parallèle des luttes sociales, la CGT va s’employer à fêter ses 130 ans. Pour l’occasion, la confédération sort un album de chants militant, La lutte est belle ! , regroupant plusieurs artistes, dont Gauvain Sers, Cali, Mouss et Hakim. Dans son siège de Montreuil, la CGT a érigé 37 portraits méconnus du grand public. Figurent ainsi Olivier Leberquier, figure des 1336, Marius Patinaud, résistant et sous-secrétaire d’État au travail d’Ambroise Croizat ou encore Nathalie Argenson, leader du blocage du CHU de Nîmes en 2018. « Traditionnellement, les figures importantes sont mises en avant. Pour nos 130 ans, nous avons voulu faire l’inverse et mettre en avant les syndicalistes du quotidien, qui luttent d’arrache-pied pour le progrès social », note Gilbert Garrel, de l’Institut d’histoire sociale (ISH). Surtout, le 23 septembre, la CGT tiendra un meeting à Limoges (Vienne), où s’est déroulé son congrès fondateur en 1895, qui s’accompagnera d’une visite de la ville martyre d’Oradour-sur-Glane.
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