Prime Macron, tickets-resto: faute de hausses de salaires, les entreprises cherchent des parades

L'abondance, ce sera pour plus tard. Dans les entreprises, la part du budget dédiée à l'augmentation des salaires de base lors des NAO, les négociations annuelles obligatoires, a baissé, passant de 4% à 2,5% en un an et 7% des société ont même gelé tout ou une partie des augmentations de salaires, du jamais-vu depuis 2021 et la pandémie de Covid-19. Résultat, les augmentations annuelles de salaires se font désirer et quand elles existent, elles sont mineures.
"L'inflation ralentit beaucoup, donc les entreprises s'adaptent à la situation", tente d'expliquer ce jeudi sur RMC Jean-Christophe Sciberras, président de la société de conseil NewBridges et ancien président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines, alors que l'inflation risque de tomber sous les 1% cette année".
Autre raison, le contexte économique "très incertain": "Pour de nombreux secteurs, il y a des difficulté comme dans la chimie, le commerce de détail et la restauration", ajoute Jean-Christophe Sciberras sur RMC Story.
Résultat, après plusieurs années d'augmentation de salaire relativement généreuse, un ralentissement passe mal: "Quand vous avez vécu 2-3 années avec des augmentations en pourcentage élevées, les salariés s'étonnent alors que leur pouvoir d'achat semble baisser et que les nouvelles fiscales ne sont pas bonnes. Et les salariés se retournent vers les syndicalistes qui sont sous pression".

A défaut d'augmenter les salaires, les entreprises trouvent d'autres parades. Ces dernières années, les salaires ont été boosté par la prime de partage de la valeur, ou prime Macron: "Son régime social et fiscal est moins avantageux qu'avant et de nombreuses entreprises y ont renoncé, elles ne sont plus que 4% à la donner désormais".
Reste quelques avantages: "Les entreprises se tournent maintenant vers une augmentation de la part des tickets-restaurants, ou de la part de l'employeur sur la mutuelle en passant de 50% à 60% par exemple. Ces mesures sont concrètes pour les salariés, et se voient", assure Jean-Christophe Sciberras.
Et ces parades pourraient durer alors que les augmentations des salaires ne risquent pas de décoller l'année prochaine non plus.
RMC