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Procès du «chantage» de Mimi Marchand sur Karine Le Marchand : 18 mois de prison avec sursis pour la «reine des paparazzi»

Procès du «chantage» de Mimi Marchand sur Karine Le Marchand : 18 mois de prison avec sursis pour la «reine des paparazzi»

La décision est plus lourde que les réquisitions. La reine des paparazzi Mimi Marchand, jugée pour avoir fait payer l’animatrice Karine Le Marchand pour lui éviter la diffusion de photos volées de sa fille, a été condamnée ce mardi 1er juillet à 18 mois de prison avec sursis.

En février 2020, Mimi Marchand, aujourd’hui 78 ans, avait alerté l’animatrice de «L’amour est dans le pré» qu’un «jeune» photographe inconnu avait tenté de lui vendre des photos de sa fille mineure sortant de garde à vue. Elle l’avait rassurée, disant avoir «bloqué» les photos en donnant 3 000 euros au photographe.

A la barre début juin, Mimi Marchand a reconnu avoir «menti» - les images avaient été faites par l’un de ses habituels paparazzi, Sébastien Valiela. «Merci Mimi, je te le revaudrai», avait répondu, soulagée, Karine Le Marchand, avant de «rembourser» une première partie de l’argent avancé, 1 600 euros.

Lors de l’audience, il y a un mois, la procureure avait requis une peine d’un an de prison avec sursis, et 20 000 euros d’amende, contre Mimi Marchand.

«Elle cherche à la mettre à son service en la «tenant» avec les photos de sa fille», avait accusé la magistrate. Et Karine Le Marchand s‘est retrouvée «sous une contrainte morale insidieuse», «obligée», avait ajouté la magistrate, rappelant que Mimi Marchand avait après ce «service» multiplié les demandes auprès de l’animatrice, maintenant une «pression» constante.

Dans son travail et avec un sentiment de «toute-puissance», la patronne de la première agence photos de France Bestimage «a mis en place une stratégie pour se créer des obligés», avait poursuivi la procureur. C’est «malhonnête, peu glorieux, absolument amoral et à mon sens un délit», avait-elle encore cinglé.

De son côté, l’avocate de Mimi Marchand, Me Caroline Toby, avait plaidé la relaxe de sa cliente pour une affaire ne valant selon elle pas procès et encore moins condamnation. L’extorsion, infraction reprochée à Mimi Marchand, «c’est la contrainte, la menace ou la violence», selon elle. Citant les échanges téléphoniques amicaux et les déjeuners entre les deux protagonistes après cet événement, Me Toby avait interrogé : «Où et dans quelle séquence de ce petit vaudeville entre deux copines avons-nous la moindre trace de violence, pression ou contrainte ?»

Pour elle, sa cliente a «instantanément voulu protéger» Karine Le Marchand en bloquant les photos, mais par cette action, elle a voulu «bénéficier de la bonne image de protectrice des gens puissants» dans l’esprit de l’animatrice.

Certes, sa cliente n’a «pas agi honnêtement», «a accepté les 1 600 euros proposés par Karine Le Marchand «, «ce n’est pas joli» et «même mesquin», «mais s’il fallait faire un procès pour toutes les mesquineries du monde…» Pour Me Toby, Mimi Marchand «a improvisé à la va-vite son petit plan gagnant-gagnant avec sa chère Karine», et «si Karine Le Marchand n’avait pas déposé plainte contre la police, tout le monde aurait été plus content dans cette affaire».

Avant le parquet, l’avocat de Karine Le Marchand avait dénoncé le fonctionnement de «mafia» de Mimi Marchand, tout sauf la «vieille dame pas maligne qui gagne pas beaucoup d’argent et qui regrette» vue à la barre. Quand elle «rachète des photos» pour qu’elle ne soient pas publiées - ou fait semblant -, elle «va offrir sa protection» à des célèbres qui deviennent redevables, soutient Me Jean Ennochi.

Il lui réclamait 10 000 euros en réparation du préjudice à l’animatrice, la même somme pour sa fille, ainsi que le remboursement des fameux 1 600 euros.

Devant le tribunal, Karine Le Marchand avait pour sa part poussé un coup de gueule contre le «système» de la presse people qu’elle «déteste». Amère, elle avait décrit les «boîtiers aimantés» posés sous sa voiture pour la traquer, les «sept paparazzis en bas» de chez elle «avec leurs petites chaises» quand elle se sépare d’un ex-compagnon, les coups montés où on lui livre des ballons en forme de cœur à la sortie d’un restaurant le jour de la Saint-Valentin pour la photographier et titrer sur la «surprise de son amoureux»

Alors, a-t-elle grincé, entendre Mimi Marchand jurer devant les magistrats qu’elle a «une morale», que «l’adultère sur papier glacé, moi je l’ai jamais fait», Karine Le Marchand en a «pleuré de rire».

La procureure avait aussi réclamé deux ans de prison avec sursis notamment pour violation du secret professionnel contre le policier qui avait donné l’information de la garde à vue au paparazzo Sébastien Valiela et un an avec sursis contre ce dernier pour recel.

Libération

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