Réaménagement des quais, création d'un yacht club, promenade piétonne... Voici ce que va changer le nouveau contrat de concession de Port-Fréjus

Ce samedi 2 août, le contrat de délégation de service public (affermage) accordé à la Société publique locale (SPL) Ports de Fréjus pour la gestion du port de plaisance de la Cité romaine arrivera à son terme.
À partir du 3 août, un nouveau contrat de concession en quasi-régie, signé le 30 juillet, prendra effet. Avec la même SPL qui sera toujours aux manettes et, indirectement, la mairie qui détient 95% de son capital social.
Cette concession a été établie pour une durée de 35 années, soit jusqu’au 2 août 2060.
Une période conséquente qui s’accompagne d’un plan d’investissement de quelque 55 millions d’euros (hors taxes) dont voici les principaux morceaux:
- La reprise, l’allongement et le rehaussement de la digue du large représenteront près de la moitié de cette somme (24,5 millions).
Un programme qui comprend également la création d’un quai dédié aux grandes unités avec voie de circulation, des casiers d’armement et box ainsi qu’un traitement paysager avec promenade sur la digue, notamment.
- Déployer un "plan d’eau phase 1" prévoyant, pour un peu plus de 5 millions d’euros, la création d’une promenade piétonne, l’élargissement de quatre quais et un remplacement des pannes.
- Créer un yacht-club. Un investissement de près de 5 millions d’euros pour l’édification d’un bâtiment multi-usages avec rez-de-chaussée dédié au chantier naval et réception, bureaux et bar-restaurant à l’étage.
- Enfin, un dernier projet flirte avec les cinq millions d’euros: un réaménagement des quais et des espaces publics sur le parking Caravello avec reprise des revêtements et accès du parc de stationnement, création de places avec borne de recharge mais aussi création d’une liaison paysagère entre le port, la digue du large et la Base nature.
Le sort du chantier naval remis sur la tableSi la période de concession est vaste, la majorité de ces investissements (46 millions d’euros) sont prévus d’ici à 2031 et la totalité d’ici 2041.
Pour faire face à ces dépenses, la SPL Port-Fréjus projette d’emprunter quelque 35 millions d’euros dans les prochaines années mais aussi d’augmenter progressivement ses tarifs entre 2026 et 2038 et dès 2025 pour les bateaux de 15mètres et plus.
Lors du dernier conseil municipal, l’élu d’opposition Emmanuel Bonnemain a pointé ce qu’il estime être "une impasse budgétaire: le chiffre d’affaires attendu de 6,1 millions d’euros pour 2026 ne sera pas atteint et vous le savez bien. Vous venez en effet de l’amputer des 750.000 euros de recettes du chantier naval dont vous venez de refuser le renouvellement avec la mise au chômage de 21 personnes. Le but de cette décision arbitraire? Je l’ignore mais vous êtes ici un fossoyeur d’entreprise. Enfin, rien n’est prévu pour le rehaussement des quais alors que la montée des eaux est inéluctable. Le risque, à terme, est de devoir recapitaliser la SPL et ce, alors que la dette de la Ville est déjà hors de contrôle."
"Il faut arrêter avec votre ami du chantier naval, a rétorqué le maire David Rachline. Le port a lancé une autorisation d’occupation temporaire et le titulaire a fait savoir qu’il ne souhaitait pas répondre. Je suis donc le fossoyeur de rien du tout."
Contrat désavantageux ou avancée majeure pour la Ville?De son côté, Richard Sert, autre élu minoritaire, a estimé que le contrat n’a pas été suffisamment travaillé et n’est pas à l’avantage de la Ville.
Citant notamment "la redevance à la commune, dont la part fixe est inférieure à 350.000 euros jusqu’en 2041, est trop faible les premières années. La part variable pourrait quant à elle être versée dès le début de la concession et non à partir de 2040, cela permettrait des rentrées d’argent supplémentaires. Je m’étonne que la Ville ait accepté cet échéancier alors que pour le futur hôtel de la Base nature, la commune a réclamé des versements important dans les premières années de contrat".
La lecture du premier édile est tout autre: "Ce contrat est le fruit d’un travail rigoureux et ambitieux. C’est un partenariat équilibré qui est financé qui répond aux défis de notre époque, notamment l’adaptation au changement climatique contrairement à ce qui a été dit. L’objectif est d’offrir un service modernisé, de meilleure qualité et avec une sécurité renforcée dans tout le quartier avec une redevance de 35 millions d’euros pour la commune sur la durée du contrat. Bref, une avancée majeure à laquelle aucune personne sensée ne peut raisonnablement s’opposer".
Var-Matin