Retraites : pour la CFTC, la situation est "moins dramatique que prévue" puisque le rapport du COR divise par deux son estimation du déficit pour 2030

Selon son rapport annuel, le Conseil d'orientation des retraites estime le déficit du système des retraites pour 2030, à 0,2% du PIB, et à 1,4% du PIB pour 2070.
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"La situation est moins dramatique que prévue", assure vendredi 6 juin sur franceinfo la CFTC au sujet du rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) sur les retraites, "puisque sur 2030 l'estimation du déficit a été divisée par deux".
Le COR a publié vendredi son rapport annuel dans lequel il évoque, si l'on ne change rien, un déficit du système de retraites de -0,2 point de PIB en 2030 (soit 6,6 milliards d’euros courants), pour atteindre -1,4 point de PIB en 2070.
Une estimation divisée par deux pour 2030 par rapport au précédent rapport mais revue à la hausse pour 2070. "On voit que les estimations du COR d'une année sur l'autre sont parfois - dans les estimations du déficit - du simple au double", souligne Cyril Chabanier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).
Questionné sur le fait que revenir à 63 ans au lieu de 64 ans coûterait 13 milliards d'euros de plus par an, la CFTC "ne conteste pas forcément ce chiffre" mais rappelle "qu'il y a d'autres leviers que l'on peut actionner", autre que l'âge. Il en distingue quatre cités par le COR : "La modération des pensions par rapport à l'inflation, la hausse des cotisations salariales, la hausse des cotisations patronales et enfin le décalage de l'âge légal."
Pour lui ces propositions sont la preuve que d'autres solutions que celle du recul de l'âge sont possibles : "Dans le conclave, nous avons proposé une légère hausse de six euros en moyenne de la cotisation patronale et syndicale", donne Cyril Chabanier comme exemple. Il rappelle également que dans le précédent rapport de la Cour des comptes "et non pas du COR", "reculer l'âge légal a démontré que c'était efficace financièrement à très court terme, sur les deux-trois premières années, mais que l'effet était assez faible sur du moyen-long terme. C'est pour ça qu'on cherche d'autres pistes".
Cyril Chabanier reconnaît que "le retour à 62 ans peut être compliqué" et rappelle que la CFTC a dit qu'il fallait "faire un effort sur l'âge". "On peut peut-être trouver un consensus à 63 ans ?", questionne-t-il. Autre piste évoquée : l'âge d'annulation de la décote qui est aussi une grande priorité de la CFTC, et qui est fixé à 67 ans en France. "Nous avons entre 110 000 et 120 000 personnes chaque année qui doivent aller jusqu'à 67 ans pour ne pas subir de décote", souligne Cyril Chabanier qui tient à ce que "tout ça" soit "discuté dans le conclave".
Ce rapport du COR est dévoilé alors que les partenaires sociaux négocient en "conclave". Patronat et syndicats sont dans la dernière ligne droite, la fin étant prévue le 17 juin.
Francetvinfo