Retraites: toujours pas d'accord pour le conclave qui programme une ultime réunion lundi

Entamé il y a trois mois et demi, le "conclave" sur les retraites n'a pas débouché sur un accord lundi soir, date butoir prévue. Une nouvelle et ultime réunion a été annoncée pour lundi prochain.
À l'issue d'une longue journée de tensions, et alors qu'il était quasiment minuit, les négociateurs des cinq organisations participantes (trois syndicats et deux organisations patronales) sont venus expliquer que la situation était toujours bloquée, et qu'un ultime round de négociation était prévu lundi. Mais on ne sait pas encore si tous seront autour de la table.
C'est donc en quelque sorte l'opération de la dernière chance, mais cette chance d'aboutir à un accord est minuscule. On voit mal comment les syndicats et le patronat pourraient se mettre d'accord lundi alors que les discussions ont tourné en rond toute la journée de mardi.
Plusieurs points de blocage subsistent. D'abord sur la pénibilité. Les syndicats ont fait une croix sur le retour à un départ à la retraite pour tous à 62 voire 63 ans, mais ils poussent pour permettre aux salariés ayant exercé un métier pénible de partir plus tôt, comme les ouvriers du bâtiment ou les caissières.
À ça, le Medef dit oui, mais seulement pour celles et ceux en mauvaise en santé, et pour les autres, pas de départ anticipés, mais des droits à la reconversion.
Deuxième point d'accroc, les économies pour résorber le déficit des caisses de retraite. Tout le monde est d'accord pour mettre à contribution les retraités, mais ce serait insuffisant pour parvenir à l'équilibre et le camp patronal refuse que les entreprises mettent la main à la poche.
Un ultime texte de compromis sera proposé en début de séance, à prendre ou à laisser, avec des propositions difficiles, voire impossibles à avaler pour chacun des deux camps. La partie s'annonce donc très serrée, mais personne n'a envie de porter le chapeau de l'échec des discussions.
Si les partenaires sociaux ne parviennent pas à un accord lundi, c'est la réforme Borne de 2023 qui continuera à s'appliquer. Et c'est ce qui parait le plus probable à ce stade tant les chances d'aboutir à un accord semblent minimes. Le patron du Medef a été interrogé ce mercredi matin sur sa participation à la réunion de lundi, se dit "très réservé".
RMC