Savoir utiliser la clim sans (trop) nuire au climat

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La canicule a fait monter en flèche les ventes de climatiseurs. Voici quel modèle choisir pour ne pas aggraver le réchauffement climatique, et quand l’utiliser.

Pour rafraîchir son intérieur sans culpabiliser, il faut opter pour un système split (image d'illustration).
Face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, de nombreux Suisses hésitent encore à installer un climatiseur, par crainte d’aggraver le réchauffement climatique, rapporte la «SonntagsZeitung» du jour.
Pourtant, on peut aujourd’hui rafraîchir son intérieur sans culpabiliser. A condition de bien choisir l’appareil, soit en optant pour un système split. Plus efficace et moins énergivore que les modèles monoblocs vendus en grande surface, il est composé de deux unités: l’une placée à l’intérieur, en général en hauteur sur un mur, et l’autre à l’extérieur du bâtiment. Les deux sont reliées par un conduit discret qui transporte le fluide réfrigérant.
Ce système offre une meilleure efficacité énergétique, une plus grande puissance de refroidissement, et un fonctionnement plus silencieux que les monoblocs. Car leur bloc unique, installé dans une pièce avec un tuyau en direction de la fenêtre, consomme beaucoup d’électricité pour un rendement médiocre.
Toutefois, ces appareils sont prisés, car leur installation ne nécessite aucune autorisation, contrairement aux systèmes split. Et la demande d’autorisation pour ces derniers est souvent complexe, relève la «SonntagsZeitung». Certains cantons exigent ainsi la preuve de l’existence d’une bonne isolation, l’installation de stores automatiques ou de disposer de panneaux solaires.
Le choix d’un climatiseur doit aussi se faire en fonction du type de réfrigérant qu’il utilise, précisent les experts. Les anciens modèles émettent en effet des gaz jusqu’à 3000 fois plus nocifs que le CO₂, contrairement aux modèles actuels utilisant du propane ou du butane, sans danger pour le climat.
Et à ceux qui craignent d’utiliser trop d’électricité en utilisant un climatiseur, les experts rappellent qu’il s’utilise surtout l’été, période où l’énergie solaire abonde. Grâce au stockage de cette électricité, même un usage nocturne de sa clim n’est ainsi plus problématique.
Avec la montée en puissance du solaire, le prix de l’électricité devient parfois négatif en été, rappelle la «SonntagsZeitung». Les entreprises sont alors payées pour consommer de l’électricité pour éviter une surcharge du réseau. Des systèmes automatiques activent ainsi des machines, des chauffe-eaux ou des climatiseurs dès que le prix tombe en dessous de zéro.
Les Vert’ libéraux demandent que les ménages puissent désormais également bénéficier de ces tarifs dynamiques. L’idée: permettre aux particuliers d’utiliser leurs appareils (voiture électrique, climatisation, lave-vaisselle) uniquement lorsque l’électricité est très bon marché, voire gratuite. Avec des systèmes intelligents, cela permettrait de réduire la facture, voire de gagner de l’argent en consommant au bon moment.
Rafraîchir un appartement ne fait pas disparaître la chaleur, mais la rejette simplement à l’extérieur. En ville, cela aggrave le phénomène des îlots de chaleur, bien présent dans les grands centres urbains. C’est un cercle vicieux: plus on climatise, plus il fait chaud dehors et plus on utilise sa clim...
L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) met donc en garde contre cette dynamique et recommande de recourir d’abord aux mesures passives: stores automatiques, bonne isolation, ventilateurs de plafond – des solutions qui permettent de garder le frais à l’intérieur sans réchauffer l’environnement ni surcharger le réseau.
20 Minutes