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« Si c’est moi qu’on a ciblé c’est parce que je suis syndiquée » : Chez Magellium-Artal, un licenciement abusif et un management agressif dénoncé par la CGT

« Si c’est moi qu’on a ciblé c’est parce que je suis syndiquée » : Chez Magellium-Artal, un licenciement abusif et un management agressif dénoncé par la CGT

En avril dernier, alors qu’elle revient d’une semaine d’arrêt maladie, Nadia 1, employée de l’entreprise toulousaine Magellium-Artal, a la mauvaise surprise d’être convoquée par les ressources humaines de son entreprise. À la clé, un entretien préalable au licenciement. Depuis deux ans et demi salariée du groupe spécialisé dans le traitement d’image dans le spatial et la défense, la développeuse tombe des nues. « Pour moi, c’était incompréhensible. À ce moment-là, j’étais sur un projet un peu compliqué, où je faisais le travail de 3 développeurs donc c’était beaucoup de pression. Mais en deux ans et demi, on ne s’était jamais plaint de mon travail. » Depuis, de nombreuses sections syndicales et groupes politiques toulousains se mobilisent pour dénoncer un licenciement abusif.

La direction invoque une « insuffisance professionnelle », due à un manque de productivité. Moins d’un mois plus tard, Nadia est renvoyée par son entreprise. Pour la salariée, syndiquée à la CGT, les arguments de la direction ne tiennent pas. « Des employés qui sont surchargés de travail, dans l’entreprise il y en a partout. Si c’est moi qu’on a ciblé c’est parce que je suis syndiquée », continue-t-elle.

Plus qu’une simple adhérente CGT, chez Magellium-Artal, Nadia est considérée comme une lanceuse d’alerte. Début 2024, avec près d’une quinzaine de collègues de son unité, elle dénonce le harcèlement moral et les risques psychosociaux engendrés par le management de leur chef d’unité. Après la tenue obligatoire d’une enquête interne, la direction choisit finalement d’exfiltrer les salariés de l’unité vers d’autres services et de conserver le manager mis en cause à son poste.

« Sur les 16 ayant mis en lumière les dysfonctionnements, seuls 8 sont toujours dans l’entreprise. Et ceux qui restent, sont un peu placardisés dans le sens où ils ont peu de projets », analyse Vanessa Pedinotti, déléguée syndicale CGT de l’entreprise. Pour le syndicat, cet épisode symbolise les méthodes managériales toxiques mises en place. Contactée, la direction de Magellium-Artal n’a pas répondu à nos sollicitations.

Il y a un peu plus de trois ans, Vanessa Pedinotti montait de toutes pièces la section CGT Magellium-Artal, avec un objectif : porter davantage de revendications face à la direction. Dès le lancement de la section, les relations avec l’entreprise sont houleuses. « Depuis trois ans, les attaques sont brutales, des insultes, des accusations d’extorsion de signatures, des interdictions de tracts… Les exemples sont nombreux », détaille Vanessa Pedinotti.

Elles sont aujourd’hui d’autant plus prégnantes que les prochaines élections professionnelles arrivent en octobre. « Il y a un fort enjeu d’intimidation, parce que ce qui s’annonce, c’est que la CGT fasse une razzia, continue la déléguée syndicale. Pour l’instant, on est à 33 % de représentativité. Mais vue l’organisation collective en place depuis trois ans et demi, on risque d’être très majoritaire en octobre. »

Pour la CGT, le licenciement de Nadia s’inscrit dans ce cadre, mais arrive également à un moment opportun pour l’entreprise. Récemment rachetée par un fonds d’investissement Weinberg Capital Partners pour les cinq prochaines années, Magellium-Artal veut booster sa rentabilité à court terme. Une opération à double bénéfice.

Le 30 avril dernier, plus de 50 organisations syndicales, politiques et associatives se sont rassemblées devant le siège toulousain de l’entreprise pour protester contre la procédure de licenciement. Si la mobilisation n’a pas fait reculer la direction, les militants ne comptent pas s’arrêter là puisqu’une action en justice a été intentée pour faire reconnaître le caractère discriminatoire du licenciement. Syndicats et soutiens politiques se réuniront le 4 juillet à Toulouse, avant l’audience prévue au Conseil de Prud’hommes.

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