Swisscom veut délocaliser de nombreux emplois à l’étranger


De nombreux emplois informatiques de Swisscom devraient être délocalisés en Lettonie et aux Pays-Bas, rapportent mercredi les titres de CH-Media. Entre 1000 et 1400 collaborateurs devraient à moyen terme être employés à Riga et Rotterdam, où les salaires sont moins élevés. Actuellement, 600 à 800 personnes travaillent dans ces filiales ouvertes en 2019 et 2020.
À l’époque, Swisscom soulignait pourtant que l’ouverture de ces sites ne se ferait «pas au détriment d’emplois en Suisse». Le groupe expliquait ne pas trouver assez de spécialistes en Suisse, ce qui rendait la démarche inévitable. Désormais, Swisscom invoque des raisons de coûts pour justifier ces délocalisations. En clair: le groupe veut réaliser des économies.
Le géant bleu se veut toutefois rassurant: la Suisse reste et restera le site central de ses activités nationales, affirme-t-il. Un optimisme que ne partage pas le syndicat du personnel Transfair, au courant de ces projets. Selon, lui, l'objectif est de transférer «plusieurs centaines» d’emplois à l’étranger ces prochaines années. «Nous nous attendons à une réduction importante du nombre de postes en Suisse», redoute-t-il.
Cette réorganisation survient alors que le rachat de Vodafone Italia a fortement accru l'endettement de Swisscom et fait reculer son bénéfice. Au premier semestre 2025, le bénéfice net a en effet plongé de 25,2% à 625 millions de francs. Mais le géant bleu table sur des recettes de 15 à 15,2 milliards de francs et un bénéfice opérationnel de 5 milliards, apport de Vodafone Italia inclus. Il espère même pouvoir augmenter son dividende de 22 à 26 francs par action, une première depuis 2010.
La stratégie de délocalisation de Swisscom rappelle celle de La Poste, qui compte transférer quelque 200 emplois dans l'informatique vers son centre de Lisbonne. Pourtant, il y a trois ans, elle avait promis que l’agrandissement au Portugal ne mènerait à aucune suppression de postes en Suisse. Interrogé par des parlementaires inquiets lors de la session d'automne, le Conseil fédéral a indiqué qu'il souhaitait que la Poste reste suisse. Il a rappelé que 1500 employés du géant jaune travaillaient dans l'IT, dont 60 à Lisbonne. À l'avenir, on aura plus de 1300 personnes en Suisse et environ 260 à Lisbonne», a indiqué le ministre Albert Rösti. Selon lui, il ne devrait pas y avoir de licenciements secs en Suisse.
20 Minutes