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Taïwan projette son économie “au-delà de la Chine et des États-Unis”

Taïwan projette son économie “au-delà de la Chine et des États-Unis”

C’est presque une image biblique : plusieurs individus s’avancent dans une mer qui s’ouvre de part et d’autre, avec, à l’ouest, le drapeau chinois et, à l’est, le drapeau américain. Au loin, le vaste monde, représenté par des conteneurs empilés et, derrière, des monuments emblématiques comme le Taj Mahal ou la tour Eiffel. “Au-delà de la Chine et des États-Unis, une nouvelle issue pour Taïwan”, titre cette semaine le magazine Tien Hsia.

Le constat est simple : “Nous sommes dans la configuration d’une confrontation de trois cercles – les États-Unis, la Chine et le reste du monde, analyse, en page intérieure, l’économiste Chen Po-chih, qui conseille le bureau de la présidence taïwanaise. Or le PIB total des autres pays est bien supérieur à celui de la Chine et des États-Unis. Taïwan doit donc chercher à développer ses activités sur d’autres marchés que ces deux-là.”

Il s’agit aussi, complète l’éditorial du média taïwanais, de moins dépendre des exportations et des investissements étrangers – deux piliers du modèle de croissance de l’île. D’une part, dans le monde façonné par Trump, où “les droits de douane commencent à 10 %” et où “les contrôles à l’exportation et les sanctions commerciales sont monnaie courante”, dépendre de la demande extérieure devient trop risqué.

D’autre part, alors que la Chine se montre toujours plus pressante pour miner la souveraineté de Taïwan et que Washington fait monter les enchères pour garantir la sécurité de l’île, diversifier les sources d’investissement industriel est devenu un impératif existentiel pour l’économie taïwanaise.

Tien Hsia démontre ainsi comment “les entreprises taïwanaises, réputées pour leur forte adaptabilité, se sont toutes lancées dans cette nouvelle aventure ‘hors de Chine et hors des États-Unis’”. Et se sont positionnées dans des secteurs apparemment anodins, mais absolument stratégiques, à l’instar de Yunqiang, devenu l’un des leaders mondiaux des tubes en acier inoxydable, notamment grâce à une implantation en Turquie.

De même, TradeLink s’est imposé comme un acteur incontournable des câbles électroniques, avec 40 % de son chiffre d’affaires réalisé en Europe. Et Rongcheng Telecom s’est placé en tête du marché des tablettes de contrôle pour drones. Autant d’exemples qui “illustrent la volonté des entreprises taïwanaises de ne jamais rester inactives et de prendre des initiatives”.

En fin de compte, se prend à rêver Tien Hsia, Taïwan pourrait, en réduisant encore un peu plus sa dépendance à la Chine et aux États-Unis, devenir “le nouveau cerveau de la chaîne de production mondiale”. Au point d’ouvrir la mer en deux ?

Courrier International

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