«Un système presque sans erreur d’ici cinq à dix ans» : Microsoft annonce une IA plus performante que les médecins

Selon les résultats dévoilés lundi, son nouveau système d’intelligence surpasserait les médecins humains dans l’analyse de cas médicaux complexes.
Microsoft annonce-t-il une révolution dans le domaine de la santé ? La multinationale américaine a présenté lundi les résultats d’un système d’intelligence artificielle (IA) qui surpasserait l’humain dans l’identification de pathologies complexes. Un jalon qui, selon l’entreprise, trace un «chemin vers une superintelligence médicale» et promet une transformation radicale du secteur.
Pilotée par Mustafa Suleyman, pionnier britannique de la tech et directeur général de Microsoft AI, l’équipe de chercheurs a conçu un système - baptisé MAI-DxO (Microsoft AI Diagnostic Orchestrator) - qui imite le raisonnement d’un panel de médecins spécialistes confrontés à des cas «diagnostiquement complexes et intellectuellement exigeants».
Pour tester cette IA, Microsoft s’est appuyé sur plus de 300 études de cas issues du New England Journal of Medicine, une prestigieuse revue médicale américaine de renommée mondiale. La performance est saisissante : associé au modèle o3 d’OpenAI, l’IA de Microsoft a «résolu plus de huit cas sur dix», là où les médecins praticiens, isolés de toute ressource externe, n’ont atteint qu’un taux de réussite de deux sur dix.
L’ambition affichée de «superintelligence médicale» laisse entrevoir une transformation radicale du secteur. Si l’intelligence artificielle générale (AGI) vise à égaler l’intellect humain, la superintelligence, elle, ambitionne de le dépasser dans tous les domaines cognitifs. Pour Mustafa Suleyman, PDG de Microsoft AI, «il est clair que nous sommes sur la voie de systèmes presque sans erreur d’ici cinq à dix ans. Ce sera un énorme soulagement pour tous les systèmes de santé dans le monde», confie-t-il au quotidien britannique The Guardian.
Toutefois, l’entreprise se veut rassurante sur l’avenir des praticiens. «Le rôle clinique des médecins va bien au-delà du simple diagnostic. Ils doivent gérer l’ambiguïté et instaurer la confiance avec les patients et leurs familles, choses pour lesquelles l’IA n’est pas conçue.» L’IA fera donc plutôt office d’auxiliaire permettant aux soignants d’automatiser certaines tâches, d’identifier plus tôt certaines maladies et de personnaliser les traitements.
D’autant que MAI-DxO n’est pour l’heure pas prêt pour une utilisation clinique immédiate. La sécurité, la validation clinique et la régulation restent des étapes incontournables avant tout déploiement à grande échelle, insiste la multinationale. «Nous croyons fermement que l’avenir de la santé passera par l’alliance de l’expertise humaine et de la puissance de l’intelligence machine», conclut l’article.
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